Le lancement de l'initiative pour les crèches a été approuvé à la quasi-unanimité samedi par les délégués socialistes à Genève. Elle est soutenue par les Verts, les Vert'libéraux, les syndicats et le Centre.
L'offre et les coûts des places de crèche et d'autres structures de garde d'enfants dépendent fortement du lieu de résidence, ont dénoncé mardi les initiants devant les médias à Berne. «L'initiative prévoit une solution couvrant l'ensemble du territoire et veut veiller à ce que chaque enfant en Suisse ait droit à une place de crèches ou à une offre de garde comparable».
Outre les crèches et les garderies, l'initiative veut également rendre accessibles et abordables pour les familles tout l'éventail de l'accueil extrafamilial et parascolaire, a souligné la conseillère nationale Min Li Marti (PS/ZH). D'autres offres comme les familles de jour sont aussi concernées. Chaque enfant qui a besoin d'une place d'accueil extrafamiliale doit y avoir droit, demande l'initiative. Ce principe doit être inscrit dans la Constitution. Les cantons doivent créer une offre suffisante, dont les coûts doivent être pris en charge jusqu'aux deux tiers par la Confédération.
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10% du revenu maximum
La prise en charge ne doit pas coûter aux parents plus de 10% de leur revenu. Les prix doivent en outre être échelonnés en fonction du revenu. Le texte demande également une rémunération appropriée et de meilleures conditions de travail pour le personnel.
«Avoir suffisamment de places en crèches est l'une des conditions de l'égalité entre les hommes et les femmes», a déclaré la conseillère nationale Valérie Piller Carrard (PS/FR). «Cela contribue à une meilleure conciliation de la vie familiale et professionnelle.» Selon la socialiste fribourgeoise, l'accueil extrafamilial des enfants doit être un service public, «tout comme l'école, les crèches doivent être accessibles à tous les enfants».
L'aide fédérale à la création de crèches et garderies «a, certes, permis de créer plus de 60'000 nouvelles places d'accueil pour enfants, mais ce chiffre ne couvre de loin pas encore tous les besoins en la matière», a indiqué Katharina Prelicz-Huber, présidente du Syndicat des services publics (SSP). «Bon nombre de structures se trouvent financièrement à la limite», a noté celle qui est aussi conseillère nationale (Verts/ZH).
Pénurie de personnel qualifié
Grâce à l'initiative, l'argent investi par la Confédération serait refinancé grâce à une activité professionnelle accrue des parents, notamment des femmes, et grâce à une augmentation des recettes fiscales résultant de cet accroissement des activités rémunérées, a fait remarquer Katharina Prelicz-Huber.
Le conseiller national du Centre Martin Landolt (GL) a expliqué son soutien à l'initiative par la pénurie de personnel qualifié. Selon lui, il est «effrayant» de constater que la Suisse se permet de se passer de femmes qui aimeraient travailler davantage. Personne ne doit s'étonner si les entreprises recrutent des spécialistes à l'étranger si le potentiel national n'est pas exploité, estime-t-il.
Le conseiller national vert'libéral Roland Fischer (LU) a pour sa part rappelé que les pays de l'OCDE dépensent en moyenne 0,8% de leur PIB pour la garde des enfants. En Scandinavie, ce chiffre montre même à 2%, alors qu'il est de 0,1% en Suisse.
(ATS)