Le cours des actions a dû donner des sueurs froides à plus d’un milliardaire cette année. Mais ceux qui ont investi dans l’immobilier n’ont guère ressenti la crise.
C’est ainsi que certains milliardaires résidant en Suisse et investissant dans l’immobilier en ont profité cette année. Dans son édition spéciale annuelle sur les 300 plus riches de Suisse, le magazine économique «Bilanz» a rassemblé les propriétaires immobiliers les plus fortunés du pays.
Sur l'immobilier en Suisse
Les héritiers les plus riches
Les propriétaires immobiliers les plus riches de Suisse ont en tout 33,2 milliards de francs de côté, selon le magazine. Le plus fortuné d’entre eux était August von Finck (1930-2021). L’héritier de la banque privée allemande Merck Finck avait élu domicile dans le château suisse de Weinfelden, en Thurgovie.
On ne sait pas comment sa fortune a été répartie entre sa femme Francine et ses quatre enfants. Mais la famille devrait peser aujourd’hui entre 7 et 8 milliards de francs. August von Fink a fait fructifier sa fortune principalement grâce à des biens immobiliers situés dans des endroits de premier choix et à diverses participations dans des entreprises.
Promoteurs et millionnaires self-made
L’étoile montante de l’immobilier de l’année est Beat Frischknecht (61 ans). Sa fortune est aujourd’hui estimée par «Bilanz» entre 250 et 300 millions de francs. Le banquier a commencé modestement sa carrière par un apprentissage d’employé de commerce. Il est ensuite devenu gérant de fortune indépendant.
Ce millionnaire autodidacte a constitué son portefeuille de biens immobiliers en parallèle. Il comprend des locaux commerciaux et plusieurs centaines d’appartements en location en Thurgovie et en ville de Zurich. Il y a deux ans, Beat Frischknecht a retiré son entreprise immobilière BFW Liegenschaften de la bourse, d'après «Bilanz».
Guido Fluri (56 ans) est, lui aussi, parti de rien. Il a fait son apprentissage comme pompiste, où il mettait de côté ses pourboires. Avec 5000 francs d’économies et un crédit bancaire, il aurait ensuite acheté un terrain à 20 ans, construit une maison et l’aurait vendue en réalisant un bénéfice. Le coup d’envoi de sa carrière de magnat de l’immobilier. Dans les années 1990, il s’est constitué un important portefeuille immobilier, dont il a vendu une partie à Swiss Life en 2020. Aujourd’hui, la fortune de Guido Fluri, qui vit à Zoug, vaut entre 350 et 400 millions de francs.
Des femmes avec de gros portefeuilles immobiliers
Quelques femmes ont également fait leur entrée dans la liste des propriétaires immobiliers les plus riches de Suisse. C’est le cas de l’héritière d’Amag, Eva Maria Bucher-Haefner (66 ans). Elle possède beaucoup d’or bétonné. Depuis la vente de sa moitié de l’entreprise familiale, Eva Maria Bucher-Haefner a lancé de grands projets de logements. Il s’agit notamment du lotissement Sagenmatt à Ebikon (LU) et d’un ensemble de micro-maisons à Zurich. Selon le magazine, Eva Maria Bucher-Haefner a une fortune de 4 à 4,5 milliards de francs.
Margherita Agnelli de Pahlen (67 ans) fait aussi partie des milliardaires de l’immobilier. En 2003, elle a renoncé à sa part d’actions dans le constructeur automobile Fiat et a reçu en échange une fortune considérable, composée principalement de biens immobiliers prestigieux et de tableaux de grands maîtres. Elle vit au bord du lac Léman et posséderait une fortune de 2 à 2,5 milliards de francs.
Des milliardaires à la montagne
Les héritiers de l’armateur Stavros Niarchos (1909-1996) sont déjà la troisième génération à vivre à St-Moritz (GR). La famille a depuis longtemps laissé derrière elle l’activité d’armateur. Les deux fils Philip (69 ans) et Spyros (67 ans) comptent cependant parmi les plus grands propriétaires fonciers et immobiliers de l’Engadine – et ont été nommés citoyens d’honneur en 2018. Outre des auberges de luxe, ils possèdent des domaines skiables et y emploient plus de 1000 personnes, évoque «Bilanz». Le clan Stavros pèserait entre 3 et 3,5 milliards de francs.
Christian Constantin était promoteur immobilier bien avant de devenir président du FC Sion. «Bilanz» nous apprend que l’activité immobilière reste importante pour le Valaisan. Celui-ci a lancé plusieurs projets de construction l’année dernière, notamment à Crans-Montana et à Montreux. Il serait à la tête d’une fortune de 300 à 350 millions de francs.