Sur les 248 constructions illicites de Verbier, le ministère public (MP) valaisan en a retenu 23 pour étayer ses accusations. Le MP aurait ainsi bouclé son enquête pénale, dévoile ce dimanche 3 novembre «Le Matin Dimanche».
Quatre anciens élus locaux et le secrétaire communal devront répondre de gestion déloyale des intérêts publics et d'abus d'autorité. La délivrance des permis de construire illicites faisait «partie intégrante d'une stratégie politico-économique tendant au développement d'un tourisme haut de gamme et à la domiciliation de grandes fortunes», dénonce la procureure Cindy Kämpf dans l'acte d'accusation de 44 pages que s'est procuré le média dominical.
Tout commence en 2015
L'affaire est révélée en 2015. Deux experts indépendants mandatés par la commune de Bagnes – aujourd'hui nommée Val de Bagnes et dont Verbier fait partie – constatent que les dossiers litigieux liés à la construction de chalets dans la station valaisanne présentent tous des irrégularités.
En avril 2016, le Conseil d'Etat somme une première fois la commune de se conformer au droit et exige un rapport chaque six mois rendant compte de son avancement. Depuis, plusieurs rapports ont été menés et une seconde sommation a été prononcée en mai 2020.
La commune a alors fait recours au Tribunal cantonal, puis fédéral. La plus haute instance juridique a jugé irrecevable ce recours et la sommation du Conseil d'Etat a été actualisée au 30 septembre 2021.