«Si l'Europe n'est pas unie aujourd'hui, elle ne sera pas en paix. Il faut donc que les processus d'adhésion aillent à leur terme» a déclaré Volodymyr Zelensky, plaidant non seulement pour la cause de Kiev, qui a entamé en juin les négociations d'adhésion, mais aussi pour celle de plusieurs pays des Balkans qui attendent depuis des années de rejoindre l'Union européenne (UE).
Appelant Bruxelles à accueillir «toutes les nations démocratiques d'Europe, dont toutes les vôtres», Zelensky a ajouté que «personne en Europe n'a besoin qu'on lui rappelle à quel point la stabilité est importante pour les Balkans».
Le président ukrainien est arrivé à la mi-journée en Croatie pour ce troisième sommet réunissant les chefs d'Etat, de gouvernement ou de la diplomatie de 13 pays: Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo, Moldavie, Monténégro, Macédoine du Nord, Roumanie, Serbie, Slovénie et Turquie.
Développer la coopération
Il a d'abord rencontré en tête-à-tête le Premier ministre croate Andrej Plenkovic, avec qui un accord portant sur la «coopération en matière de défense, de déminage», de soins aux soldats blessés», la cybersécurité, le partage de renseignement ou encore la reconstruction a été signé, selon un texte publié sur le site internet de la présidence ukrainienne.
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«Ensemble, nous développerons la coopération entre nos industries de défense», a salué sur X le président ukrainien, dont les troupes sont confrontées à l'avancée russe sur le front est, manquant d'hommes et d'armes.
«Les Ukrainiens continuent de défendre leurs foyers avec le courage le plus total», a répondu Andrej Plenkovic en ouverture du sommet. «Soutenir l'Ukraine n'est pas seulement une question de solidarité», a-t-il ajouté, «c'est un intérêt essentiel pour notre sécurité à tous».
Ces deux dernières années, Zagreb, qui a envoyé pour 300 millions d'euros d'aide, surtout militaire, à l'Ukraine, a accueilli environ 30'000 réfugiés ukrainiens, dont des soldats blessés soignés dans les hôpitaux croates, a ajouté Plenkovic, qui s'est rendu trois fois à Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
Une déclaration en soutien à l'Ukraine en perspective
A l'issue du sommet, de nouvelles coopérations militaires devraient être annoncées, et une «déclaration de Dubrovnik» signée, condamnant l'invasion russe, soutenant l'intégrité territoriale de l'Ukraine, l'entrée de Kiev dans l'UE et assurant un soutien au pays pour la reconstruction une fois la guerre terminée.
Le déplacement de Zelensky, son premier en Croatie, intervient à un moment difficile pour l'Ukraine, plus de deux ans et demi après l'invasion russe. Le président ukrainien qui fait de chaque voyage une tribune pour demander plus d'aide contre la Russie a récemment regretté que les Occidentaux fassent «traîner» les livraisons de missiles à longue portée pour son pays.
D'autres rencontres attendues
Après Dubrovnik, Zelensky est attendu à Rome vendredi, où il sera reçu par le pape au palais apostolique de 9h30 à 10h locales, selon un bref communiqué du Vatican. Il aurait dû ensuite se rendre en Allemagne pour assister à un sommet international sur la défense de l'Ukraine et y présenter «des mesures claires et concrètes en vue d'une fin juste de la guerre».
Mais après l'annonce par le président américain Joe Biden qu'il ne se rendrait pas en Allemagne en raison de l'ouragan Milton, qui doit toucher terre en Floride dans la nuit de mercredi à jeudi, la réunion des alliés de l'Ukraine a été repoussée.