En Suisse, Charles Poncet fait partie des témoins privilégiés d'Alain Delon, dont le décès a été annoncé ce dimanche 18 août par sa famille. Le ténor du barreau genevois en avait été l'avocat au début des années 1990, lors du différent financier opposant le Samouraï au PDG de sa société.
Pour Blick, l'homme de loi se souvient: «Dominique Warluzel (ndlr: célèbre avocat du bout du Léman décédé en 2022), qui était l'un de ses amis, m'avait appelé à la défense d'Alain Delon, glisse-t-il. À l'époque, je ne connaissais pas l'enfance malheureuse qui avait été la sienne. J'en garde le souvenir d'un écorché vif à l'humour dévastateur. Avec lui, on riait beaucoup.»
La voix de l'ancien conseiller national, passé par les rangs de l'Union démocratique du centre (UDC), s'anime: «J'étais impressionné de le voir ailleurs qu'à l'écran. Je fais un métier dans lequel on juge assez vite les gens que l'on a en face de soi: Alain Delon était d'une intelligence exceptionnelle! Il n'avait fait qu'une formation de charcutier avant de s'engager prématurément dans l'armée, en Indochine. Mais il comprenait tout, tout de suite.»
Des contacts occasionnels
Charles Poncet confie avec malice avoir également pu juger des qualités d'acteur du monument français lors de ses apparitions au tribunal. «Il faisait partie de ceux, comme Raimu (ndlr: Jules Auguste Muraire) ou Michel Simon, qui vivait leur rôle. Ces artistes qui arrivaient à ne pas jouer, mais à être», souffle encore celui qui précise ne jamais avoir été un intime du dernier grand mythe du cinéma français, malgré «des contacts occasionnels».
Pour mémoire, Alain Delon était installée en Suisse, à Chêne-Bougeries, dans le canton de Genève, depuis 1985. Il avait obtenu un permis C en 1990 et la nationalité suisse neuf ans plus tard. C'est le 23 septembre 1999 que le législatif de Chêne-Bougeries votait sa naturalisation, ainsi que celles de ses deux enfants, Anouchka et Alain-Fabien (huit et cinq ans à l'époque). Le 13 mars 2000, la star prêtait serment dans la salle du Grand Conseil de Genève.