Fabrice Zumbrunnen, le chef de Migros, ne se fait pas d’illusions. «Pour l’heure, aucune importante adaptation des prix n’attend les consommateurs. Mais à moyen terme, Migros ne pourra pas empêcher les hausses de prix», a-t-il déclaré à Blick.
La nouvelle directrice financière du géant orange, Isabelle Zimmermann, ajoute: «Les hausses des prix des matières premières nous toucheront vraiment cette année.» Le géant orange est confronté depuis l’automne dernier à une hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, a informé hier le détaillant lors de sa conférence de presse annuelle. «La guerre en Ukraine a aggravé la situation, explique Isabelle Zumbrunnen. Les conséquences du conflit nous préoccupent beaucoup plus que la crise du Covid.»
Une hausse des prix en été
Isabelle Zimmermann analyse pratiquement chaque jour, produit par produit, la hausse des prix au sein des supermarchés suisses. «Il n’y a pas de catégorie qui ne soit pas touchée au moins un peu par la hausse des coûts des matières premières», explique-t-elle, tout en se risquant à un pronostic: «En été, la flambée des prix se fera sentir dans les magasins.»
Il faut s’attendre à des hausses des prix pour les produits issus de l’agriculture, ceux qui sont dépendants des aliments pour animaux fortement renchéris. Outre les produits laitiers, ce serait surtout le cas de l’assortiment de viande. «Je m’attends à ce que la viande de porc, par exemple, devienne plus chère.» Le taux d’autosuffisance suisse est très élevé dans ce domaine, avec 94%.
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La viande aussi plus chère chez Coop
On ne sait pas encore à quel point la hausse de prix de Migros aura un impact sur les grillades de l’été, mais une chose est sûre: le prix des saucisses et des côtelettes va augmenter.
La même situation va toucher son rival Coop. «En raison des augmentations de prix, par exemple pour les aliments pour animaux ou l’énergie, nous nous attendons à des adaptations des prix pour la viande, déclare la porte-parole de Coop Rebecca Veiga à Blick. Nous anticipons une hausse modérée pour la viande suisse, qui constitue la majeure partie de notre assortiment.»
Philipp Sax, vice-directeur de l’Union professionnelle suisse de la viande (UPSV), évoque également une hausse des prix de la viande dans les mois à venir. «Il s’agit d’un faible pourcentage à un chiffre», tient-il à préciser. Les raisons évoquées sont les mêmes que celles de la Migros et de la Coop: des prix plus élevés de l’énergie et les faibles effectifs de gros bétail. «Ils pèsent plus lourd dans la production que les coûts croissants des aliments pour animaux.»
Le café, le pain et les pâtes aussi concernés
Les clients de Migros doivent aujourd’hui déjà mettre davantage la main au porte-monnaie pour le café, les produits de boulangerie comme le pain et les produits à base de pâtes.
«Nous prenons quelques risques afin de garantir la sécurité de l’approvisionnement en denrées alimentaires», souligne Fabrice Zumbrunnen. Ainsi, Migros préfère acheter des produits et des matières premières aux prix actuels, même si ceux-ci sont élevés, afin de s’assurer de disposer des produits concernés au second semestre.
Le géant orange a le vent en poupe. Les années Covid n'ont guère fait de mal à Migros, bien au contraire! La pandémie a stimulé les activités en ligne, le commerce de détail dans les magasins et les ventes dans les domaines du «convenience» (ou «prêt-à-manger»), du discount et de la santé.
Le groupe Migros a enregistré un bénéfice net de 668 millions de francs pour 2021. Après ajustement, c'est un cinquième de plus que l'année précédente. Et ce, bien que d'importants secteurs d'activité à forte marge comme les voyages, la gastronomie et les loisirs aient subi des revers. En termes de bénéfice, Migros fait donc mieux que Coop et ses 559 millions en 2021.
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L’année dernière, le groupe Migros a amélioré ses bénéfices. Celui-ci a grimpé d’un cinquième à 668 millions de francs sur une base ajustée. Ce chiffre ne tient toutefois pas compte des ventes de la chaîne de grands magasins Globus, du grossiste en restauration Saviva et du centre commercial Glatt (ZH), qui avaient fait grimper le bénéfice d’environ 1,2 milliard de francs en 2020.
(Adaptation par Alexandre Cudré)