Le modèle de tarification dynamique a le vent en poupe dans les stations de ski. Une grande destination suisse sur deux y a désormais recours. La météo et la demande sont déterminantes pour fixer le prix des forfaits. Le prix moyen augmente et les remontées mécaniques maximisent leur profit. Pour les exploitants en difficulté financière, c'est un soutien important – à court terme.
À lire aussi
Malgré cela, des voix s'élèvent! Selon certains opposants, les prix dynamiques nuisent aux domaines skiables. L'augmentation des coûts pour les skieurs va fortement peser sur la demande à long terme. «C'est ainsi que les familles cessent un jour de pratiquer le ski», estime Jürg Stettler, directeur de l'institut Tourisme et mobilité à la Haute école de Lucerne.
Andermatt emprunte une autre voie
Au domaine skiable Andermatt-Sedrun-Disentis, situé dans les cantons d'Uri et des Grisons, les prix dynamiques sont critiqués depuis longtemps. Pour Pascal Schär, directeur d'Andermatt Sedrun Disentis Marketing, «le ski et le snowboard ne doivent pas être un luxe, surtout pour les familles».
Andermatt mise sur un modèle transparent. Depuis quatre ans déjà, il existe trois catégories de prix: Si l'on achète un ticket avant la journée de ski, le pass coûte 89 francs. Si les clients décident de se rendre sur les pistes le jour même, ils paient 94 francs. Il existe des journées de ski premium pendant la haute saison, où le forfait coûte 99 francs, par exemple à Noël et les week-ends de fin janvier à fin mars.
Ce sont toutefois des prix exorbitants pour 180 kilomètres de pistes. Mais une solution existe: le demi-tarif de ski, qu'Andermatt a introduit fin 2019. Jusqu'au 22 décembre, un abonnement demi-tarif est disponible pour 69 francs. Les amateurs de sports d'hiver obtiennent ainsi des cartes journalières à moitié prix pendant toute la saison. Les billets coûtent donc 45, 47 ou 50 francs selon la catégorie. A partir de deux jours de ski, le demi-tarif est déjà rentable. L'abonnement est également disponible pour les enfants.
Ce modèle est-il prometteur?
Séduisant donc pour les clients fidèles, qui sont de plus en plus nombreux à chausser leurs fixations au Gemsstock. Mais ce modèle a-t-il de l'avenir? Pour Gian-Reto Trepp, chef de projet scientifique à la Haute école spécialisée des Grisons, Andermatt prend ainsi le contre-pied de toute la stratégie des autres domaines skiables. «Pour les familles à petit budget, c'est très intéressant», estime-t-il auprès de Blick.
Le système ne peut toutefois pas fonctionner dans toutes les stations. «Fondamentalement, il y a un risque que l'entreprise encaisse moins d'argent uniquement avec les forfaits de ski, explique Gian-Reto Trepp. Mais l'espoir est qu'avec l'argent économisé, les clients boivent une bière de plus au bar après-ski ou restent même une nuit de plus.»
Autrement dit, en tant que simple exploitant de remontées mécaniques, le modèle du demi-tarif n'est pas toujours rentable. Mais si l'entreprise qui se trouve derrière est également active dans la restauration et l'hôtellerie, oui. Et c'est précisément le cas à Andermatt. En 2022, le groupe américain Vail Resorts s'est associé au projet d'Andermatt et devrait investir au total deux milliards de francs. Cette somme serait injectée dans des hôtels, des maisons de vacances et des infrastructures sportives.
Dans la foulée, l'exploitant du domaine skiable reprend 55% des actions des remontées mécaniques d'Andermatt. Dans une grande partie des domaines skiables suisses, les exploitants sont toutefois isolés. La Weisse Arena de Flims-Laax (GR) constitue une autre exception.
Une histoire à succès pour la destination
Au Gemsstock, ce demi-tarif est une réussite au cours des dernières années. «Pour nous, l'abonnement demi-tarif est une histoire à succès, déclare Pascal Schär. Nous n'avons plus que des discussions isolées sur le prix de la carte journalière.»
Le responsable marketing confirme les estimations de l'expert Gian-Reto Trepp: «Grâce à la fidélité des clients, il y a d'autres effets positifs dans le domaine des recettes annexes. Parmi ces derniers il y a la restauration, les locations de ski ou les écoles de ski.»