«Le trafic est ralenti sur les axes suivants...» Lorsque l'élu vert au Conseil national Michael Töngi allume la radio le matin, il peine à contenir son énervement. Ce Lucernois de 56 ans trouve incompréhensible que les informations routières soient diffusées toutes les demi-heures sur les radios de la SSR. Et pas seulement parce qu'il ne possède pas de voiture.
«Les annonces d'embouteillages à la radio sont devenues superflues. Aujourd'hui, chaque automobiliste peut s'informer lui-même via des applications ou son GPS», estime le parlementaire. Et puisque nous sommes en pleine campagne électorale, Michael Töngi ne se contente pas d'exprimer sa colère sur les réseaux sociaux, comme le font si souvent les politiques lorsqu'ils sont contrariés par quelque chose. Il devient politiquement actif.
«Stop à la propagande sur les embouteillages.» Le titre de la motion que l'élu alémanique a déposée hier au Parlement, cosignée par le président du parti, Balthasar Glättli et par la Genevoise Isabelle Pasquier-Eichenberger, annonce clairement la couleur. Les représentants du parti écologiste y demandent purement et simplement la suppression des informations routières sur les chaînes de la SSR.
Dans son intervention, Michael Töngi fait référence à la chaîne publique Deutschlandfunk, qui a déjà mis fin aux annonces d'embouteillages il y a trois ans. «L'utilité des informations routières nationales à la radio a nettement diminué depuis que des appareils de navigation fournissent des informations en temps réel sur le trafic», expliquait alors le directeur des programmes pour justifier sa décision.
Propagande pro-bagnole
Supprimer les annonces? Pour les grandes chaînes suisses, il n'en est pas question. «Les annonces d'embouteillages et de dangers ainsi que les informations sur les erreurs de circulation font partie de la mission de service public d'une entreprise», estime la SSR. Selon sa porte-parole, Nadine Gliesche, le besoin des auditeurs en la matière «reste très élevé».
Des sondages montrent que les informations routières à la radio font partie des motifs d'écoute les plus importants. De plus, les perturbations du trafic ferroviaire y sont également annoncées.
Les Vert-e-s ne sont pas d'accord avec l'entreprise de médias de droit public. «Ce n'est pas du service public!», répète Michael Töngi. Ce dernier s'oppose à l'avis de la SSR, selon laquelle les annonces sur les routes encombrées pourraient en outre inciter l'un ou l'autre automobiliste à prendre le train plutôt que sa voiture. On a plutôt l'impression qu'il est urgent d'agrandir les autoroutes, estime pour sa part l'auteur de la motion.