Certificat obligatoire sur les pistes
«C'est le Conseil fédéral qui décide, et non les remontées mécaniques»

L'Association des Remontées Mécaniques Suisses (RMS) s'est positionnée clairement hier: le certificat n'est pas nécessaire sur les pistes cette saison. Le Conseil fédéral est plus prudent et veut attendre.
Publié: 20.10.2021 à 09:43 heures
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Dernière mise à jour: 20.10.2021 à 10:16 heures
Le certificat ne sera pas obligatoire sur les pistes.
Photo: AFP
Patrik Berger

La Suisse a tranché: l'Association des Remontées Mécaniques Suisses (RMS) a convenu avec la Confédération et les cantons de ne pas introduire de nouvelles règles de protection sur les pistes de ski, pour l'instant. Concrètement, cela signifie que le certificat Covid ne sera pas exigé. Il sera malgré tout nécessaire pour les restaurants de station et le masque sera indispensable dans les cabines (mais pas sur les autres remontées mécaniques comme les télésièges, par exemple).

L'Association des Remontées Mécaniques Suisses est convaincue de pouvoir garantir une exploitation sûre et réglementée au cours de l'hiver prochain, comme elle l'a annoncé hier.

Du côté des experts de la confédération, le ton n'est pas du tout le même. Le médecin cantonal Rudolf Hauri affirme qu'aucune décision définitive n'a été prise: «Nous n'avons pas dit notre dernier mot. Il faudra certainement se pencher à nouveau sur la situation.» Comme l'évolution de la situation épidémiologique est encore inconnue, il faudra réévaluer les mesures.

Patrick Mathys, le chef de la section Gestion de crise, affirme que l'OFSP est en contact avec l'Association des remontées mécaniques. Il affirme qu'il est «un peu présomptueux» de spéculer sur la situation de cet hiver. L'épidémiologiste se dit étonné qu'on ait affirmé que le certificat ne serait pas obligatoire: «Je suis surpris que les remontées mécaniques le fassent savoir comme si cette décision était déjà prise. C'est le Conseil fédéral qui décide, et non les remontées mécaniques.» Malaise.

Les exploitants tiraillés

En coulisses, les esprits s'échauffent. Certains exploitants de remontées mécaniques se refusent soudainement à tout commentaire supplémentaire. «Des changements après des mois de négociations? Ce serait incompréhensible, s'exclame Urs Keller, directeur général de Bergbahnen Hoch-Ybrig, dans le canton de Schwytz. Tout sera plus facile sans certificat. Ce serait un véritable défi pour nous de contrôler l'ensemble du domaine skiable.»

Tous les domaines skiables ne tiennent pas le même discours. Le petit domaine skiable de Fideriser Heuberge, dans les Grisons, a déjà annoncé il y a sept semaines que le certificat serait obligatoire sur ses pistes. Le directeur général Henrik Vetsch maintient sa position: «Après l'annonce de cette décision, nous n'avons constaté aucun effet négatif sur les réservations par nos clients réguliers ou par les écoles qui passent leurs camps de ski chez nous.»

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