Certains parlementaires ne se laissent pas acheter
Les Vert-e-s luttent contre le lobbyisme sous la coupole

La présidente des Vert-e-s Lisa Mazzone songe à une initiative populaire pour plus de transparence au Palais fédéral. Selon elle, les prestations des lobbyistes doivent être divulguées et les cadeaux interdits. Problème: peu de parlementaires n'ont aucun mandat externe.
Publié: 12:57 heures
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Lisa Mazzone, présidente des Vert-e-s, demande l'interdiction des cadeaux de plus de 150 francs aux parlementaires.
Photo: keystone-sda.ch
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Joschka Schaffner

La présidente des Vert-e-s Lisa Mazzone ne cèdera pas un centimètre aux lobbyistes sous la coupole. Son parti réfléchit à une initiative populaire visant à instaurer plus de transparence au Palais fédéral. C'est ce que révèle la Genevoise dans une interview accordée à «20 Minuten». «Toutes les prestations acceptées de la part de lobbyistes doivent être divulguées», demande Lisa Mazzone qui souhaite interdire complètement les cadeaux de plus de 150 francs.

Ainsi, plus aucun vol en hélicoptère offert ni aucune invitation VIP à un match de football ne devraient influencer les conseillers nationaux et les conseillers aux Etats, «achetés» par les nombreuses entreprises et associations qui font du lobbying au Palais fédéral. Et rares sont les parlementaires fédéraux qui n'ont pas d'intérêts personnels, comme des mandats rémunérés. Blick a demandé à quelques «incorruptibles» pourquoi ils sortaient du rang.

Tous n'ont pas le temps de faire du lobbying

La conseillère nationale du Centre Regina Durrer pourrait se qualifier de «sans lobby», mais n'est pas pour autant une militante engagée. Elle ne prend pas de mandat externe parce qu'elle n'en a tout simplement pas le temps, à côté de son travail de vice-rectrice à l'école professionnelle de Stans. «On m'a déjà proposé de tels postes», révèle Regina Durrer.

Malgré tout, elle se sent à l'aise dans son rôle de parlementaire indépendante et rejoint Lisa Mazzone sur ce point. Elle s'oppose toutefois à une interdiction claire des prestations dépassant un certain montant. «Le bon sens devrait suffire», déclare Regina Durrer.

Des règles déjà établies

D'autant plus que des règles existent déjà: «Les dons d'une valeur inférieure à quelques centaines de francs» ne posent toutefois pas encore de problème, peut-on lire dans les «directives pour les membres du Conseil.»

Et le fait que les membres du conseil doivent rendre publiques leurs relations professionnelles est directement inscrit dans la Constitution. «Normalement, cela fonctionne bien au sein du conseil et des commissions», dit Regina Durrer.

Le nouveau conseiller national Ueli Schmezer (PS) ne présente pas non plus de mandats de lobbying notables. Le Bernois ne fait toutefois partie du Parlement que depuis un mois. Ueli Schmezer décrit les représentants du peuple «sans lobby» comme son propre idéal. «Même si certains vont sourire en disant que c'est idéaliste», dit-il.

Le système de milice suisse conduit à des conflits d'intérêts

Mais la question se pose: où commence le lobbying? Hormis Regina Durrer ou Ueli Schmezer, le Neuchâtelois Didier Calame (UDC), la Bâloise Samira Marti (PS), la Zurichoise Anna Rosenwasser (PS) ou la Vaudoise Sophie Michaud Gigon (Vert-e-s) ne présentent pas de conflits d'intérêts notables au Conseil national. Mais en tant que politiciens de milice, ils appartiennent, eux aussi, à certains groupes professionnels et d'intérêts.

«Dans notre système politique, il est impossible d'éliminer tous les conflits d'intérêts», explique Regina Durrer. Les membres du conseil ont finalement été élus en tant que représentants des intérêts de la communauté, comme le stipulent également les directives officielles.

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