Les téléphones portables et les lignes fixes se remettent à sonner. La raison: les nouvelles primes d'assurance maladie seront bientôt annoncées. Et une fois de plus, une forte augmentation est prévue. Les courtiers douteux ont donc le vent en poupe.
Malgré l'intention déclarée de la branche de mettre fin à ce harcèlement téléphonique, rien n'a vraiment changé. Au contraire: l'arnaque des courtiers est de plus en plus perfide, beaucoup déguisent l'appel en sondage ou en entretien de vente. Le véritable objectif: obtenir un rendez-vous avec un intermédiaire d'assurance.
Accord sectoriel lacunaire
«Celui qui reçoit des appels publicitaires indésirables déguisés en sondages devrait toujours chercher à savoir d'où l'appelant a tiré son numéro de téléphone et pour quel client il appelle», explique Felix Schneuwly, expert en assurance maladie auprès du service de comparaison Comparis. «Si l'appelant ne peut pas répondre immédiatement, il faut mettre fin à la conversation rapidement et fermement.»
Il existe certes un accord dans la branche pour renoncer aux appels gênants. Mais cet accord n'est pas très clair et n'est pas juridiquement contraignant. Il faut donc renoncer volontairement au démarchage douteux.
Ce renoncement est récompensé par le label «Propreté du démarchage» décerné par le service de comparaison Comparis. Cette année, 16 caisses maladie ont obtenu ce label, dont 15 renoncent même totalement au démarchage téléphonique. Ce qui est frappant, c'est que seule la CPT figure dans le top dix des plus grands assureurs-maladie, EGK et Agrisano étant tout de même connues dans toute la Suisse.
Les courtiers ne sont pas sous contrôle
Les autres sont des petites caisses régionales, comme par exemple la Einsiedler et la Sumiswalder Krankenkasse ainsi que les caisses maladie Birchmeier, Luzerner Hinterland, Rhenusana et Wädenswi.
Les très grandes caisses sont absentes. Felix Schneuwly a une explication qui ne parle pas en faveur des chefs de file: «Nous partons du principe que les grandes caisses ne font pas tout pour avoir vraiment leurs courtiers sous contrôle». Et qu'elles ne veulent pas non plus renoncer complètement au harcèlement téléphonique: «Certains assureurs ont peur de résilier les contrats des courtiers qui arnaquent les assurés. Pour la simple raison qu'il pourrait partir à la concurrence». Conséquence: ils ne remplissent pas les critères du label.
Un conseil transparent et sérieux serait tout à fait apprécié par de nombreux clients, justement en raison de la hausse annoncée des primes. Le problème avec ces courtiers: ils vendent aux clients des assurances dont ils n'ont pas besoin. Il serait donc dans l'intérêt de toutes les parties concernées que la branche s'engage enfin clairement à mettre fin à ce démarchage téléphonique.