La vente prévue de la source d'eau potable valaisanne «Mühlackern» fait désormais débat au Parlement fédéral. Les droits d'eau de la source située dans le petit village de Tourtemagne pourraient en effet être vendus à la Chine, comme l'a révélé Blick. Pour empêcher cela, le coprésident du PS Cédric Wermuth a déposé une intervention au Conseil national peu avant la fin de la session.
Il se justifie: «C'est absurde, nous discutons constamment de la manière dont nous pouvons réduire notre dépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger et vendons en même temps une source d'eau potable à la Chine», s'emporte-t-il.
«Nous devons arrêter ça»
Cédric Wermuth demande au Conseil fédéral de faire la lumière sur le nombre de sources d'eau potable suisses déjà achetées par des entreprises étrangères. Et il veut surtout savoir comment empêcher la vente de notre eau potable à l'étranger. «C'est clair comme de l'eau de roche: nous devons arrêter ça.»
Le parlementaire attire en outre l'attention sur une initiative de sa collègue de parti Jacqueline Badran, qui demande que les infrastructures énergétiques et hydrauliques soient soumises à la Lex Koller. Il s'agit ainsi d'empêcher que de telles installations soient vendues à l'étranger. Jacqueline Badran a d'ailleurs souligné sur Twitter l'importance de son initiative parlementaire au vu de la vente. Fin mars, la commission de l'environnement du Conseil national se penchera sur ce dossier.
«Il est clair, explique encore Cédric Wermuth, que face à la pénurie croissante d'eau, l'accès à l'eau potable devient de plus en plus central. C'est pourquoi les infrastructures stratégiques telles que les sources d'eau potable doivent absolument rester sous contrôle national.»
Les Chinois paient mieux
C'est justement la commune de Tourtemagne-Unterems qui a souffert par le passé d'une grande sécheresse pendant les mois d'été. Le mécontentement est donc d'autant plus grand dans le village concernant les plans de vente aux investisseurs chinois - que la commune a bien confirmés à Blick.
L'enquête de Blick montre pourtant que la source intéresserait également des investisseurs en Suisse. Mais il est apparemment plus lucratif de commercialiser l'eau de source à l'étranger. Alors que le marché local de l'eau minérale est considéré comme saturé, l'eau suisse ferait un malheur en Chine.
En attendant, il n'y a pas qu'en Valais que l'on craint déjà une nouvelle pénurie d'eau, après un hiver pauvre en précipitations.