Michael Ghilardi a vécu l'impensable: son fils Jaycob, âgé d'un an, a été diagnostiqué comme étant atteint du syndrome de Tay-Sachs, une maladie héréditaire extrêmement rare et presque toujours mortelle. En apprenant cette annonce, le monde de Michael et de sa compagne s'est écroulée. Tous les deux s'étaient mis en congé maladie pour rester auprès de Jaycob. Blick les avait rencontrés il y a un mois pour recueillir leur témoignage.
L'état du petit Jaycob s'est dégradé à vue d'oeil. «Je pense plusieurs fois par jour à cette période difficile. Il me manque beaucoup», confie Michael. En début 2024, le petit Jaycob a été emporté par la maladie à l'âge de deux ans.
Deux mois après l'enterrement de leur fils, le couple affronte un autre coup dur: le Groupe Mutuel supprime les indemnités journalières de maladie de Michael et l'informe que l'assurance invalidité (AI) lui est refusée. «Bien sûr que l'on m'a refusé l'AI», déclare Michael. En effet, elle est accordée seulement en cas d'arrêt maladie prolongé. «Je leur ai téléphoné et expliqué que je n'avais pas l'intention de devenir bénéficiaire. Je voulais au contraire reprendre le travail le plus rapidement possible», raconte-t-il. Suite à cet appel, il perd ses allocations.
Plusieurs erreurs dès le début
Interrogé par Blick, le Groupe Mutuel évoque une erreur de formulation commise par le médecin de famille de Michael: la première fois que ce dernier a été mis en arrêt maladie, ce n'était pas pour un problème de santé, mais pour s'occuper de son petit garçon.
«Cette période n'aurait pas dû être couverte par l'assurance d'indemnités journalières», explique une porte-parole de l'assurance maladie. En réalité, c'est l'allocation pour perte de gain (APG) qui aurait dû passer à la caisse. Mais le fait que le Groupe Mutuel ne l'ait pas remarqué à l'époque était une erreur, poursuit la porte-parole.
Michael aurait bénéficié de plus de 20'000 francs, que la caisse maladie a tout simplement cessé de lui verser. Il s'était donc adressé à Blick pour médiatiser son histoire. Aujourd'hui, sa vie a pris un autre tournant.
Après l'article, tout s'éclaire
Il y a quelques jours, Michael a reçu un paiement de plus de 23'000 francs. De la part de qui? Du Groupe Mutuel bien sûr. D'après l'assurance, le versement a été effectué «après différents entretiens avec l'avocat de Monsieur Ghilardi. Nous avons pu trouver un accord à l'amiable, en dehors des tribunaux».
Cet accord a permis d'éviter «des démarches administratives et judiciaires longues et coûteuses». La porte-parole ajoute: «Monsieur Ghilardi est aussi épargné d'une charge émotionnelle supplémentaire. La décision a été prise en tenant compte de la situation exceptionnelle de Monsieur Ghilardi».
«Merci Blick!»
Bien que soulagé, Michael aurait préféré ne pas en arriver là. Mais à ses yeux, il s'agissait d'une question de principe. Il a d'abord essayé de se battre seul, puis il a pris un avocat. «A un moment, j'avais envie de tout abandonner. Et puis, j'ai contacté Blick. C'est pourquoi je vous le dis aujourd'hui: merci Blick!»
Michael espère que le Groupe Mutuel a tiré un enseignement de cette expérience. «Ce serait bien qu'à l'avenir, ils considèrent certaines situations avec plus de bon sens et d'empathie, au lieu de se braquer sur des paragraphes juridiques.»