Samedi en gare de Genève, voie 6. L’Intercity pour Lausanne est arrivé à quai il y a quatre minutes. Il fait chaud, il n’y a pas de vent. Des passagers se pressent le long du train FV-Dosto construit par Bombardier pour monter dans les wagons de deuxième classe, en fronçant le nez. Une odeur d’œuf pourri flotte dans l’air. La cause de ces effluves? Les toilettes des trains CFF.
Mais comment expliquer ce relent nauséabond alors que les toilettes à chasse d’eau classique sont interdites depuis des années? Des systèmes plus modernes ont remplacé ces cuvettes qui s’ouvraient simplement sur la voie. Les eaux usées sont recueillies dans des réservoirs, les composants solides sont séparés des liquides. Les matières solides sont collectées, puis aspirées si nécessaire.
Des bactéries surchargées
Les liquides sont évacués en cours de route, après avoir été nettoyés et chauffés dans un bioréacteur – un système de traitement qui fonctionne à l’aide de bactéries. C’est justement là que réside le problème: ces bactéries atteignent actuellement le maximum de leur capacité. En raison de la pandémie de Covid-19, et donc de la baisse de fréquentation des trains pendant plusieurs mois, les bactéries ne sont pas suffisamment nombreuses pour faire face à l’augmentation du nombre de passagers, expliquent les CFF à Blick.
Les bioréacteurs atteignent donc leurs limites. «Les collaborateurs des CFF sont en train d’ajouter de nombreuses bactéries fraîches à celles qui sont surchargées», explique-t-on du côté de l’ex-régie fédérale. Il faudra toutefois encore un peu patienter avant que ces effluves nauséabonds disparaissent pour de bon.