Depuis le début de l'année, la Loi fédérale sur l’interdiction de se dissimuler le visage (LIDV) est en vigueur dans toute la Suisse. Elle touche aussi bien les hooligans de football que les manifestants, mais aussi les touristes musulmanes, dont le code religieux leur demande de se dissimuler le visage dans l'espace public.
Pour contourner le bannissement de la burqa, elles ont trouvé une astuce toute simple: porter un masque chirurgical. Largement démocratisé depuis la pandémie de Covid-19, il se trouve un peu partout et à petits prix. L'astuce n'est pas nouvelle et déjà bien connue dans d'autres pays où le voile est interdit, comme en France.
Jusqu'à présent, l'interdiction de la burqa ne semble pas avoir porté préjudice à la Suisse en tant que destination touristique. «La plupart des touristes s'adaptent à cette réglementation, ils ne considèrent pas du tout cela comme une attaque à leur culture», déclare le directeur de l'office de tourisme d'Interlaken.
Mais dans ce contexte, faire respecter la loi devient un vrai casse-tête pour la police, car comment savoir si le masque est porté pour protéger sa santé ou non? «Nous n'avons aucun moyen légal de savoir si ces personnes sont réellement malades, explique une porte-parole de la police bernoise. Nous ne pouvons pas exiger d'elles qu'elles nous présente un certificat médical lors d'un contrôle.»
«La loi est tout simplement contournée!»
L'initiative pour l'interdiction de la burqa avait été lancé par l'ancien conseiller national Walter Wobmann, issu des rangs de l'Union démocratique du centre (UDC).
Interrogé par Blick à ce sujet, il affirme que la loi prévoit effectivement des exceptions en cas de problèmes de santé. Une «faille» que l'ancien élu de droite aimerait bien pouvoir contourner: «J'exige de la police qu'elle demande aux gens de quelles maladies concrètes elles souffrent! Si celles-ci ne peuvent pas être prouvées, la loi est tout simplement contournée!»
Les contrevenants à l'interdiction de se dissimuler le visage risquent une amende pouvant aller jusqu'à 1000 francs. Qui plus est, toute personne portant une burqa ou un niqab en public s'expose à une amende de 100 francs. Jusqu'à présent, un seul cas d'amende a été enregistré à Zurich, mais la personne concernée a fait appel. En revanche, les amendes liées à des manifestations sont beaucoup plus fréquentes.