Pour prévenir la pénurie d’énergie qui menace, les températures devaient être réduites dans les universités, les bâtiments publics et le commerce de détail. Mi-août, la ministre de l’Énergie Simonetta Sommaruga avait d’ailleurs formulé cette mesure à Blick: «Pour moi, il est clair que l’administration publique doit montrer l’exemple: que l’on baisse un peu le chauffage dans les bâtiments publics.»
Cette promesse a-t-elle été tenue? Les fonctionnaires, les clients et les étudiants du pays sont-ils en train de grelotter? Pour le savoir, Blick a dégainé le thermomètre.
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Une régulation exacte difficile
À l’université de Bâle, le thermomètre n’affichait que 18,2 °C. Mais dans l’auditorium de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) – occupé aux trois quarts – il faisait 22,5 °C jeudi matin. Dans un amphithéâtre de l’université de Zurich, qui avait annoncé une limite de température de 20 °C, on y a relevé la confortable température de 21,9 °C.
Que s’est-il passé? Beat Müller, porte-parole de l’EPFZ, s’explique: «Régler la température d’un bâtiment à 20 degrés Celsius de manière exacte n’est pas si simple. Surtout dans les bâtiments anciens: il est techniquement impossible de réguler précisément toutes les pièces.»
De plus, le rassemblement de nombreuses personnes – par exemple, dans un amphithéâtre – ainsi que la quantité d’appareils personnels utilisés dans une pièce génèrent une chaleur supplémentaire, souligne encore le représentant universitaire.
La peur des moisissures
Mi-septembre, la Confédération avait décidé de réduire la température de chauffage dans ses bâtiments à 20 °C. Vendredi, Blick a apporté un thermomètre dans la salle du Conseil national déserte. Température relevée: 21,7 °C.
Le bâtiment du Parlement sera chauffé à 20 °C le lundi de 4 à 19 heures et entre mardi et vendredi de 5 à 19 heures. La nuit et les week-ends, on descend à 17 degrés, écrit la porte-parole Lucienne Vaudan. «Une température plus basse pourrait entraîner la formation de moisissures sur les murs.» À noter que lors d’une journée de réunion, jusqu’à 400 personnes sont présentes dans la salle et chauffent l’air de leur chaleur corporelle.
Seulement voilà: la justification tient difficilement la route puisque notre mesure a eu lieu deux heures après la fin de la session.
Températures estivales dans les CFF
Au service de l’environnement et de l’énergie du canton de Bâle-Ville, le thermomètre de Blick indiquait 21,3 °C. Et ce, alors que le Conseil d’État avait décidé d’abaisser la température ambiante à 19 °C dans les bâtiments de l’administration cantonale.
Sonja Körkel du Département de l’économie, des affaires sociales et de l’environnement explique: «Selon la taille et le type de construction de la maison, le système de chauffage, la situation et l’occupation des pièces, la température peut varier de plusieurs degrés dans les différentes pièces.» Dans certains cas, il fait alors plus froid.
Là où nous avons vraiment eu chaud, en revanche, c’est dans les trains CFF. Sur le trajet de Bâle à Zurich, il fait 22,5 °C en plein mois de décembre. On frise les températures estivales.
Les chemins de fer avaient pourtant annoncé vouloir réduire, dans la mesure du possible, la température de 22 à 20 °C. «La température intérieure peut varier pour différentes raisons, comme le nombre de voyageurs, ce qui explique aussi la température que vous avez mesurée», fait savoir la porte-parole des CFF Sabrina Schellenberg.
Les détaillants, en revanche, offrent un peu de fraîcheur. Dans les filiales de la Coop et de la Migros, le mercure ne dépasse pas les 17 °C. Couvrez-vous bien aussi si vous souhaitez envoyer vos cadeaux de Noël: à la poste de Bâle, il fait un froid record de 16,5 °C.