L'absence d'accord sur l'électricité avec l'Union européenne et les conséquences de la guerre en Ukraine font craindre un black-out en Suisse. Le Conseil fédéral s'active depuis des mois pour assurer l'approvisionnement énergétique du pays.
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Mais tout risque n'est pas écarté. Il a donc établi un plan en plusieurs étapes en cas de pénurie imminente d'électricité.
Eclairages publicitaires interdits
Des appels urgents à réduire la consommation seraient lancés dans un premier temps. Des restrictions et interdictions d’utilisation modestes, comme une limitation de la température de lavage maximale des lave-linge ou l'interdiction des éclairages publicitaires entre 23h et 5h, pourraient être décrétées parallèlement.
Elles seraient durcies par paliers et pourraient aller jusqu'à l'interdiction d'exploiter des installations sportives ou de tenir des manifestations culturelles. Les biens et services vitaux devront être préservés autant que possible. L’objectif est de mettre en oeuvre des mesures d’intervention qui ciblent au plus près le cas concret, souligne le gouvernement.
Gros consommateurs contingentés
L'électricité pourrait ensuite être contingentée pour les gros consommateurs, à savoir ceux consommant au moins 100 mégawattheures (MWh). Plus de 34'000 gros consommateurs, qui sont à l’origine de près de la moitié de la consommation de courant en Suisse, seraient touchés. Pour le gouvernement, le potentiel d'économie est important et l'impact du contingentement pourrait être évalué rapidement.
Le contingentement pourrait durer un jour ou un mois. Si c'est la deuxième option, les consommateurs pourront répartir librement leurs contingents sur toute la période, en fonction de leurs besoins. Aucune exception n'est prévue.
Une entreprise devrait pouvoir céder son contingent ou seulement une partie de celui-ci sur des plateformes. La quantité négociable minimale serait de 20 MWh par mois. La cession de contingents sera testée cet hiver pour pouvoir proposer une solution globale pour l'hiver 2023-2024.
Coupures dans les hôpitaux aussi
En dernier recours, le gouvernement pourrait procéder à des délestages, soit des coupures de courant volontaires. Ceux-ci seraient effectués par rotation sur l'ensemble du réseau.
Les installations d’approvisionnement en énergie et en eau, les organisations d’intervention d’urgence, les hôpitaux et autres fournisseurs de soins médicaux de base pourraient être exemptés des délestages si les conditions techniques le permettent. Cela serait toutefois rarement le cas, note le gouvernement.
Les répercussions pour l’économie et la population seraient profondes, juge le Conseil fédéral. Elles s’accompagneraient de restrictions lourdes de conséquences. C’est pourquoi tous les efforts sont entrepris pour les éviter.
(ATS)