Baisser le prix de l'essence, protéger le climat...
Et maintenant, que faire avec les milliards des automobilistes?

Après le rejet de l’extension des autoroutes, le fonds routier, riche de plusieurs milliards, est au centre des débats. L’UDC souhaite restituer l’argent aux automobilistes en baissant le prix de l’essence, tandis que la gauche compte investir dans la défense du climat.
Publié: 25.11.2024 à 15:54 heures
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Dernière mise à jour: 25.11.2024 à 17:55 heures
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La présidente des Vert-e-s Lisa Mazzone (au centre) est l'une des grandes gagnantes de la journée.
Photo: Keystone
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Sven Altermatt

Moins de 24 heures après le refus de l'extension des autoroutes dans les urnes, tous les regards se tournent désormais vers le fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA). Ce pot permet l'exploitation, l'entretien et l'aménagement des autoroutes. Parallèlement, il finance des projets de transport dans les agglomérations.

Le fonds cumule 2,7 milliards de francs et est alimenté entièrement par les automobilistes via la taxe sur les carburants, la vignette autoroutière et les impôts sur les véhicules. Mais avec le rejet des nouveaux projets autoroutiers, les politiques se sont emparés d'une nouvelle question brûlante: à quoi va servir cet argent?

L'UDC demande une essence moins chère

Le président de l'UDC Marcel Dettling a les idées clairs: «L'impôt sur les huiles minérales doit être réduit massivement.» L'argent qui était réservé aux projets désormais rejetés doit profiter aux automobilistes, a-t-il ajouté. «Ils ont été spoliés ces dernières années, et en remerciement, ils se retrouvent maintenant dans les bouchons.» Marcel Dettling a annoncé à Blick que son parti déposerait des interventions en ce sens au Parlement dès le mois de décembre.

Le président du PLR Thierry Burkart tend la main à une baisse de l'impôt sur les huiles minérales qui entraînerait une baisse du prix de l'essence. Lors de la ronde des éléphants, il s'est spontanément rangé derrière la revendication de l'UDC. Le soir même, le ministre UDC des Transports Albert Rösti a rejeté la demande de son parti: «Je dois dire clairement non.» On a aussi besoin des fonds du FORTA pour les aménagements en cours. La plupart des projets qui ont échoué dans les urnes n'auraient été réalisés qu'après 2030.

La gauche veut investir de l'argent dans la protection du climat

Et à gauche? Le président du PS Cédric Wermuth veut utiliser les fonds du FORTA pour des «projets plus intelligents». Selon lui, la priorité doit clairement être donnée au trafic d'agglomération et non à l'extension des autoroutes. «La Confédération doit investir massivement dans les transports publics et la mobilité douce.»

Les Vert-e-s réclament une réforme fondamentale. Leur présidente Lisa Mazzone veut profiter de l'occasion. «A l'avenir, le FORTA doit aussi être utilisé pour la protection du climat», a-t-elle déclaré au «Tages-Anzeiger». Elle pense par exemple aux communes de montagne qui ont été particulièrement touchées par les intempéries.

Seulement, cela ne serait pas aussi simple. L'argent du FORTA est affecté à un usage précis. Pour changer cela, il faudrait une modification de la Constitution; le peuple aurait donc le dernier mot.

Le débat sur ce fonds a pris une nouvelle tournure avec le «non» du peuple. Jusqu'à présent, les citoyens se préoccupaient surtout de savoir comment le financement du fonds pouvait être assuré à long terme. Ses réserves s'amenuisent, notamment en raison du boom des voitures électriques, qui ne paient pas d'impôt sur les huiles minérales.

C'est pourquoi la Confédération veut probablement introduire une taxe de remplacement pour les voitures électriques à partir de 2030. A court terme, ce problème de financement devrait toutefois passer au second plan.

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