La crise sanitaire a temporairement plongé les marchés financiers internationaux dans le chaos. De nombreux directeurs cantonaux des finances ont tiré la sonnette d'alarme. Ils s'attendaient au pire et prévoyaient des déficits ou des excédents minimes.
Mais il s'avère aujourd'hui que le pessimisme de nombreux trésoriers n'était pas fondé. La pandémie actuelle ne se reflétera probablement pas négativement dans les comptes de cette année. C'est ce que montre une enquête menée par «CH Media» auprès des cantons.
«Les recettes fiscales sont stables»
Le meilleur exemple est le canton d'Argovie. Pour 2021, Markus Dieth avait budgété un déficit de 114 millions de francs. Mais voilà que le solde attendu est de plus de 40 millions de francs.
La situation est similaire dans le canton de Schwyz. Là, un déficit de 300'000 francs était prévu. Entre-temps, les prédictions ont été revues massivement à la hausse. Le directeur des finances Kaspar Michel peut s'attendre à un excédent de 180 millions de francs. Il affirme même que «le conseil proposera une réduction d'impôts au parlement.»
Schwyz n'est pas seul dans ce cas. Selon «CH Media», au moins quatre autres cantons - Argovie, Lucerne, Soleure et Zoug - prévoient de soulager les contribuables avec cet argent supplémentaire inattendu.
Zurich et Berne s'abstiennent quant à eux de faire des prévisions concrètes, estimant qu'il est trop tôt pour cela. Mais ils s'attendent aussi à un meilleur résultat que celui prévu au budget en début d'année. Il n'y a que Bâle qui reste pessimiste: le canton s'attend à des résultats annuels moins bons que ceux qu'ils ont budgétés pour 2021.
Les secteurs à hauts revenus ne sont pas touchés
Benedikt Würth connaît les raisons de la bonne performance de la plupart des cantons. Il siège à la Commission des finances. Les secteurs de la gastronomie et du tourisme, par exemple, ont été particulièrement touchés par les lockdowns. Mais ces derniers n'ont pas beaucoup contribué au produit intérieur brut. Alors que «les industries à haut rendement en Suisse n'ont pas connu de fort marasme», affirme Würth.
En outre, la Banque nationale suisse ferme les robinets après le bénéfice élevé du bilan en 2020. Par conséquent, la Confédération et le canton peuvent s'attendre à des distributions plus élevées.
Néanmoins, la conjoncture générale n'est en fait pas si rose. C'est plutôt la Confédération qui prend en charge la majeure partie des dépenses et soulage ainsi les cantons. Les dépenses liées au chômage partiel, par exemple, sont entièrement prises en charge par la Confédération.