Le décret relatif au crédit d'engagement de 21 millions de francs a été accepté par 93 voix contre 1, sans abstention. Le canton engagera au total 22,8 millions jusqu'en 2026, sachant que 1,25 million figure déjà au budget 2021 et que 540'000 francs proviennent du plan de relance économique lié à la pandémie de Covid-19.
Rapporteuse de la commission ad hoc, la députée verte Christa Mutter a appelé à faire corps derrière le sujet. Les travaux préparatoires ont apporté des idées complémentaires, notamment une enveloppe financière accrue, mais ont notamment constaté que les ressources de l'Etat étaient insuffisamment dotées pour l'heure.
«La politique climatique porte sur l'ensemble des tâches et activités de l'Etat», a relevé le président du Conseil d'Etat Jean-François Steiert. Soulignant l'urgence de la situation, qui doit «nous interpeller», il faut plus que jamais appliquer la politique ambitieuse du canton, a dit le ministre de l'environnement.
Le plan fribourgeois constitue une première sur le plan cantonal, comme ailleurs
Conformément à l’orientation donnée par le Conseil d’Etat, il se décline en deux volets (adaptation et atténuation), huit axes stratégiques et 115 mesures. Il s'agit déjà de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030.
Ensuite, il faudra à l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2050. Un bilan carbone complet sera effectué tous les cinq ans. Le Conseil d'Etat a rappelé que les 22,8 millions destinés le plan climat, bien que modestes aux yeux de certains députés, s’ajoutent à d’autres sommes affectées à des stratégies en faveur de l’environnement.
De 2021 à 2025, 120 millions de francs sont notamment prévus pour assainir les bâtiments et 118 millions pour les transports publics. Tous les groupes ont soutenu le crédit, même si de la retenue est apparue au sein du PLR et de l'UDC, comme celle d'Antoinette de Weck (PLR) qui a déploré que la biodiversité ne soit pas encore abordée.
Deux amendements ont été refusés
Le premier du vert Bruno Marmier demandait d'ajouter 15 millions de francs pour le photovoltaïque, alors que le second de la socialiste Christel Berset suggérait de limiter la période à 2022-2023 et, après évaluation du bilan, de réinjecter 21 millions supplémentaires pour 2024-2026.
Les députés ont ensuite traité une motion populaire exigeant de consacrer 500 millions de francs sur 10 ans à des mesures favorables au climat et à l’environnement dans le canton. Le texte, émanant des mouvements de la Grève du climat et des Grands-parents pour le climat, a été déposé en mai 2020, muni de près de 800 signatures.
La motion proposait qu’une partie de la fortune cantonale finance des mesures contre le réchauffement climatique. Les députés l'ont rejetée par 52 voix contre 33 et 1 abstention, s'alignant sur l'avis du Conseil d'Etat, pour qui le canton engage déjà les actions utiles pour préserver un environnement viable pour les générations futures.
Au-delà, les grévistes du climat entendent adresser une lettre ouverte aux autorités signée par 23 personnalités fribourgeoises de la société civile. Après le refus de leur motion par le Grand Conseil vendredi, en dépit du soutien des partis de gauche pour l'essentiel, ils envisagent de lancer une initiative populaire.
Le gouvernement a rappelé que ses actions étaient coordonnées avec ses partenaires que sont la Confédération, les cantons et les communes. En attendant, Fribourg fait oeuvre de pionnier en matière de climat. Le canton a annoncé mercredi la mise en consultation de l'avant-projet de la première loi cantonale sur le climat de Suisse.
(ATS)