Avenir incertain
La survie de la Patrouille Suisse ne tient plus qu'à un fil

Une commission du Conseil des Etats a rejeté le maintien de la Patrouille de Suisse. L'entretien de ses engins est jugé trop coûteux, mais on ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait.
Publié: 08.11.2024 à 11:52 heures
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Dernière mise à jour: 08.11.2024 à 13:45 heures
Photo: Getty Images
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ATS Agence télégraphique suisse

Le sort de la Patrouille Suisse reste incertain. La commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats a rejeté de justesse le maintien de la formation de vol acrobatique de l'armée de l'air. La commission s'est prononcée contre la motion du sénateur Werner Salzmann (UDC/BE) par 6 voix contre 6 et 1 abstention, avec la voix prépondérante de la présidente, indiquent vendredi les services du Parlement dans un communiqué. Ce sera désormais au tour du Conseil des Etats de se prononcer.

Pour la majorité de la commission, les coûts supplémentaires liés au maintien de l'avion de combat F-5 Tiger, utilisé pour la Patrouille Suisse, ne se justifient pas au vu de l'état des finances fédérales et de la situation sécuritaire mondiale. Les moyens alloués à l'armée doivent avant tout être engagés pour renforcer les capacités de défense de l'armée; un renforcement auquel le F-5 Tiger, devenu obsolète, ne contribue que dans une faible mesure, selon la majorité.

Pas un luxe

La large minorité estime au contraire que la patrouille, qui jouit d'une renommée internationale, permet de démontrer le savoir-faire des pilotes et contribue ainsi de manière significative à la force de dissuasion du pays. De plus, la Patrouille Suisse est une vitrine pour les forces aériennes suisses et revêt une grande valeur symbolique.

Dans son texte, M. Salzmann souligne que les Etats-Unis ont reconnu la valeur des F-5 Tiger et les utilisent comme représentations de cibles à des fins d'entraînement. L'utilisation d'un nombre minimum de ces avions n'est donc pas un luxe, mais contribue à la capacité de défense du pays, conclut-il.

Coûts importants

Le Conseil fédéral s'oppose aussi à la poursuite de l'exploitation de ces jets, qu'il considère comme "obsolète à tous points de vue". En l'absence de défaillances techniques graves, les F-5 ne pourront être exploités que jusqu'en 2027 sans investissements supplémentaires. Après cette date, l'exploitation de douze avions nécessitera un investissement de 9 à 15 millions de francs pour les sièges éjectables et l'avionique, explique le gouvernement dans sa réponse au texte du Bernois.

Les douze F-5 Tiger de la Patrouille Suisse coûtent chaque année 40 millions de francs à la Suisse. Des coûts qui pourraient doubler si ces avions continuaient à être exploités en tant qu'avions-agresseurs modernes.

Le Département fédéral de la défense examine toutefois la possibilité de poursuivre la Patrouille Suisse avec un autre type d'avion, rappelle le gouvernement.

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