L'UDC ne renonce toujours pas
Même la Société suisse des officiers poignarde la Patrouille Suisse

La semaine dernière, le Conseil national a sonné le glas de la Patrouille Suisse. Mais alors que les bourgeois du Conseil des Etats s'y opposent une nouvelle fois, surprise: même la Société suisse des officiers les poignarde dans le dos.
Publié: 17.06.2024 à 16:32 heures
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Le Conseil national a sonné le glas de la Patrouille Suisse – pour des raisons de financements.
Photo: imago/Björn Trotzki
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Daniel Ballmer

Le conseiller aux Etats UDC Werner Salzmann ne renonce pas. Avec dix collègues députés de l'UDC, du PLR et du Centre, il veut absolument maintenir l'escadrille de voltige aérienne Patrouille Suisse – une majorité est donc en vue à la Chambre haute.

«En tant qu'ambassadrice de la Suisse et des forces aériennes suisses, la Patrouille Suisse fait battre le cœur du public depuis 60 ans en Suisse et à l'étranger», écrit Werner Salzmann dans une intervention qui vient d'être déposée. «Elle se caractérise par sa perfection, sa performance et sa précision au plus haut niveau. Elle apporte ainsi une contribution importante à la dissuasion des adversaires potentiels de notre pays.»

«Ne plus être à la hauteur des scénarios de menace actuels»

Le conseiller aux Etats s'oppose ainsi à la décision du Conseil national de la semaine dernière. La chambre basse ne voulait pas entendre parler d'un nouveau rapport sur la poursuite de l'utilisation des F-5-Tiger. La ministre de la Défense Viola Amherd souhaite que les avions de combat obsolètes soient retirés du ciel au plus tard en 2027, ce qui marquerait la fin de la Patrouille Suisse. Les millions nécessaires à l'entretien et à l'exploitation doivent être mieux investis dans la capacité de défense de l'armée, argumente Viola Amherd. «Le Tiger F-5 n'a plus d'utilité militaire.»

Et voilà que la Société suisse des officiers (SSO) tire à son tour à boulets rouges sur la Patrouille Suisse. «Le F-5 n'est plus adapté aux scénarios de menace actuels et est complètement dépassé», estime Dominik Knill, président de la Société. L'armement, en particulier, n'est plus adapté à notre époque. Des parties du canon de bord sont bloquées pour des raisons techniques, tout comme les engins guidés pour le vol. Et il n'y a plus de réserve de munitions de canon.

L'armée au sol ne disposerait pas des ressources en personnel et en matériel nécessaires à la logistique et à l'entretien d'une stratégie à trois flottes, en plus du F/A-18 et du nouveau F-35, qui devrait arriver dès 2028. Le maintien de la flotte Tiger «pour des raisons essentiellement émotionnelles ou traditionnelles» n'est plus défendable. Les coûts d'exploitation de plus de 40 millions de francs par an ne justifient plus la poursuite de l'exploitation.

Les conseillers aux Etats insistent sur l'utilité

Mais le conseiller aux Etats UDC Werner Salzmann et ses camarades ne veulent rien savoir de cela. Ils sont convaincus que la Patrouille Suisse est plus qu'un simple hobby. Les avions de combat F-5 seraient nécessaires dans la formation des pilotes pour la représentation des objectifs, à des fins d'instruction ou pour des vols d'essai. Ils déchargeraient ainsi les avions de combat F/A-18, qui devraient encore être en service jusqu'en 2030, avant d'être, eux aussi, remplacés par le nouvel engin américain F-35.

Même les Etats-Unis ont reconnu la valeur des F-5 Tiger, souligne Werner Salzmann. Ils ont acheté plusieurs appareils à la Suisse pour des entraînements. Finalement, le Tiger est moins cher à exploiter que d'autres types. C'est pourquoi l'exploitation d'un nombre minimal de Tiger F-5 n'est pas un luxe pour la Suisse non plus, mais une contribution à la capacité de défense et à la dissuasion, insistent les partisans. La majorité bourgeoise du Conseil des Etats devrait suivre ses politiciens en matière de sécurité. La lutte pour la Patrouille Suisse se poursuit.

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