Il grignote leurs bénéfices
Le paiement des cafés par carte coûte (très) cher aux petits commerçants

Depuis le début de la pandémie, les petits montants sont de plus en plus souvent réglés par carte. Les boulangeries, les boucheries et les détaillants souffrent des frais et montent au front.
Publié: 10.02.2022 à 07:16 heures
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Dernière mise à jour: 10.02.2022 à 08:04 heures
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Dans le commerce, les clients paient de plus en plus souvent par carte, même les plus petits montants.
Photo: imago images/Westend61
Martin Schmidt

«Pour la sécurité de notre personnel, merci de payer par carte»: c'est le genre de phrase que l’on pouvait lire dans certains commerces au plus fort de la pandémie. Depuis le début de la crise, les paiements sans contact ont le vent en poupe. Mais pour les entreprises, cette mesure est un fardeau. Les frais de paiement par carte augmentent et grignotent une part de plus en plus importante des bénéfices des boulangeries, hôtels, restaurateurs et détaillants.

Prenons un exemple: un client commande un café au lait pour 3,80 francs dans un bistrot lausannois et le paie avec sa carte de débit. En contrepartie, la société de cartes prélève au restaurateur un montant fixe de 10 centimes et une commission variable de près de 2,5 centimes. Les clients paient de plus en plus souvent avec la dernière génération de cartes de débit. Mais sur ces nouvelles cartes, les frais moyens ont encore augmenté.

Demande d'une baisse massive des frais

Les commerçants et les entreprises touristiques ont décidé de se mobiliser contre les banques et les sociétés de cartes de crédit. «Nous nous sommes rendus la semaine dernière auprès de la Commission de la concurrence et avons déposé notre requête», explique Severin Pflüger, membre de l’Association pour les paiements électroniques (VEZ) à la «Handelszeitung». Outre les associations de l’hôtellerie et de la restauration, les deux géants du commerce de détail Migros et Coop font partie de la VEZ.

Les entreprises demandent une baisse massive des frais de carte. Elles justifient cette demande par la nette augmentation des frais liés aux nouvelles cartes de débit. Les frais variables qui s'y ajoutent entraînent une augmentation massive coûts pour les entreprises, surtout en cas de gros achat.

Pour les petits achats jusqu’à environ 30 francs, les entreprises peuvent en revanche se réjouir d'une baisse des frais. Mais une joie contenue. Car la pandémie a définitivement consolidé l'ère du paiement par carte. Les petits montants, qui étaient encore payés en espèces il y a peu, sont de plus en plus souvent réglés par carte. En 2021, les clients ont payé 31% de leurs achats avec une carte de débit. Les transactions en espèces ont de nouveau baissé par rapport à l’année précédente, cette fois-ci de 13%.

La VEZ estime les coûts annuels des frais de cartes de débit à environ 70 millions de francs, et même à 180 millions de francs pour les cartes de crédit.

La Comco contrainte d’agir?

La Commission de la concurrence (Comco) a autorisé la «sous-commission» pour les cartes de débit, appelée Interchange Fee, à inciter les banques à envisager des changements dans les technologies des cartes de débit. Par rapport aux anciennes cartes classiques, les nouvelles cartes de débit ont le grand avantage de permettre un paiement numérique facilité. Les clients n’ont donc plus besoin d’une carte de crédit pour faire leurs achats en ligne.

La Comco avait précisé à l’époque que la taxe serait revue dès que la part de marché des cartes de débit dépasserait les 15%. Elle a déclaré à l '«Aargauer Zeitung» que ce seuil devrait être dépassé cette année.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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