Le nombre de cas de coronavirus augmente dangereusement en Suisse. Une hausse de 44% a eu lieu entre mercredi dernier (4150 cas) et hier (5981 cas). Les hospitalisations ont quant à elle augmenté d'un tiers, tandis que les décès ont doublé. Elles restent cependant inférieures à celles qui étaient enregistrées à la fin août et augmentent de manière bien moins abrupte par rapport aux cas.
Dans ce contexte, Alain Berset a donné ce midi une conférence de presse sur la situation sanitaire suisse. Il a reconnu que les contaminations et le nombre d'hospitalisations augmentaient: nous ne sommes pas dans une situation confortable et la situation devient plus sérieuse". La cinquième vague est arrivée, dit-il. Il précise toutefois que les chiffres montaient lentement, preuve que la vaccination a permis de protéger de nombreuses personnes et que la situation n'est pas similaire à celle de novembre dernier.
La Confédération et les cantons sont donc convaincus qu'il n'y a pas de nouvelles mesures à prendre pour le moment. Selon les estimations actuelles, si tout le monde respecte bien les mesures de précaution en vigueur - masque, hygiène des mains, distance, tests, vaccins - cela suffira pour éviter une surcharge des hôpitaux.
Pas de mesures supplémentaires pour ne pas mettre en danger le vote?
Alain Berset a également contesté la thèse selon laquelle le Conseil fédéral attendrait simplement la votation sur la loi Covid pour renforcer les mesures. Ce ne serait pas le plan, même une surcharge à court terme des hôpitaux ne déclenchera pas de durcissement. La Confédération n'exclut toutefois pas que de nouvelles mesures soient prises à l'avenir en cas de détérioration dramatique de la situation.
La Suisse face à une épreuve de vérité
Lukas Engelberger, conseiller d'État bâlois et président de la Conférence des directeurs de la santé, s'est montré un peu moins optimiste quant à la situation actuelle. "Nous sommes au début d'une épreuve de vérité", a déclaré Lukas Engelberger. Les semaines à venir montreront si le taux de vaccination et la combinaison de mesures seront suffisants pour maintenir les hôpitaux à flot. Un regard sur l'Autriche et l'Allemagne incite à la plus grande prudence.
Les cantons réfléchissent à l'augmentation des mesures de protection dans les hôpitaux, les foyers et les écoles, poursuit Luas Engelberger. Il n'est pas exclu que certains cantons, dans lesquels la situation est particulièrement grave, décident à nouveau eux-mêmes de renforcer leurs mesures. Un patchwork cantonal serait donc à nouveau possible. "Vous verrez des différences cantonales, par exemple dans le domaine de la formation."
L'introduction de la 2G (réduire la validité du certificat aux vaccinés et aux guéris) n'est toutefois pas à l'ordre du jour, a-t-il poursuivi. Actuellement, les cantons discutent dans le cadre actuel. Une mesure éventuelle serait d'étendre l'utilisation du passe sanitaire à davantage de lieux.
(Adaptation par Lauriane Pipoz/Jocelyn Daloz)