Au détriment de plateformes suisses
La Finma verse 607'871 francs à LinkedIn

L'Autorité suisse des marchés financiers dépense beaucoup d'argent pour ses annonces d'emploi ainsi que la formation continue de ses fonctionnaires. Une partie considérable de cette somme part à l'étranger, dans une filiale de Microsoft, la plateforme Linkedin.
Publié: 15.07.2024 à 07:56 heures
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Marlene Amstad, présidente de la Finma depuis 2021.
Photo: Keystone
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Thomas Schlittler

LinkedIn est le Facebook des carriéristes. Celui qui veut progresser dans sa carrière a tout intérêt à poster sur la plateforme de réseautage le moindre de ses succès, ou du moins d'applaudir lorsque son chef annonce ses exploits.

Contrairement à d'autres réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs sont prêts à payer plusieurs centaines de francs par an pour la version premium. La filiale de Microsoft ne gagne toutefois pas beaucoup d'argent avec les particuliers, mais plutôt avec les entreprises. L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) en est l'une d'elles.

Il y a quelques mois, l'autorité de surveillance a publié deux grosses commandes passées à LinkedIn. La Finma a dépensé 323'582 euros pour une «plateforme d'apprentissage en ligne avec des cours vidéo pour apprendre à la demande». L'autorité a versé 300'000 euros supplémentaires pour des «annonces d'emploi en ligne» et des «mesures publicitaires pour des annonces d'emploi».

La Finma tente de relativiser

Ce sont des montants importants, surtout à une époque où l'argent se fait rare à la Confédération. Interrogés par Blick, les responsables rappellent que la Finma n'est pas financée par le budget de la Confédération, mais par les taxes et redevances des assujettis.

L'autorité tente également de relativiser ses dépenses. Un porte-parole écrit que les 323'582 euros pour le «learning on demand» sont pour la période de 2020 à 2027. «La Finma dépense donc en moyenne moins de 200 euros par an et par collaborateur pour cette offre.»

Concernant les offres d'emploi, l'argumentation est la même. Les 300'000 euros publiés concernent les années 2016 à 2027. Par an, l'autorité, qui comptait 638 fonctionnaires l'an dernier, dépenserait donc «moins de 30'000 euros» pour l'utilisation de LinkedIn dans le cadre du recrutement. Avec environ 70 postes à pourvoir par an, cela représente moins de 450 euros par changement de personnel.

Les entreprises suisses n'ont pas pu postuler

Mais ces montants ne sont pas les seuls à susciter des questionnements. Pourquoi ces gros contrats ont été attribués à l'étranger? Pourquoi les entreprises suisses, qui exploitent également des portails d'emploi, n'ont-elles pas eu la possibilité de postuler?

«La Finma a examiné plusieurs fournisseurs actifs dans ce domaine, mais n'a pas trouvé d'alternative comparable pour ses besoins. Il en va de même pour la bibliothèque d'apprentissage à la demande», explique l'autorité de surveillance. Le porte-parole souligne toutefois que des portails d'emploi suisses sont également utilisés pour la recherche de personnel. Parmi ceux-ci, on trouve par exemple JobCloud (ndlr: détenu à 50% par Ringier AG, qui publie également Blick) ou celui de la NZZ.

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