Ce dimanche a été historique. Pour la première fois dans l’histoire suisse, une initiative issue des milieux syndicaux a été approuvée. Et très largement. Près de 61% des votants (et tous les cantons à l’exception d’Appenzell Rhodes-Intérieures) ont dit oui à l’initiative pour des soins infirmiers forts.
Malgré cette victoire éclatante, le combat des soignants n’est pas encore terminé. Il s’agit maintenant de passer à la mise en œuvre concrète, une véritable «offensive de formation». Si pour les initiateurs, il est clair qu’il ne suffit pas de ressortir le contre-projet du tiroir pour améliorer la formation du personnel soignant, ils jugent que ce serait une bonne première étape avant de passer à la suite.
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Le contre-projet remis sur la table
Le contre-projet battu dans les urnes pourrait donc connaître une seconde vie. Les initiateurs proposent en effet de le présenter au Parlement dans l’espoir de l’adopter rapidement, ce qui ferait gagner du temps précieux à «l’offensive de formation».
Comme l’a déclaré le coprésident du Parti socialiste Cédric Wermuth sur Blick TV, le PS déposera lundi une motion dans ce sens à la commission de la santé. «J’ai bon espoir que nous puissions rapidement ramener le contre-projet indirect, et donc l’offensive de formation, au Parlement par le biais d’une motion et le mettre en œuvre», a déclaré la conseillère nationale socialiste Barbara Gysi.
La droite reste sceptique
Les partis de droite ont toutefois du mal à s’y faire. Le président du Centre Gerhard Pfister a expliqué sur Blick TV qu’il serait sans doute précipité d’agir dès maintenant. Le conseiller national UDC Albert Rösti a quant à lui expliqué sur les ondes de la SRF que le contre-projet avait été rejeté par le peuple avec le oui à l’initiative et que tout devait être recommencé à zéro.
Barbara Gysi reste néanmoins confiante dans la victoire. «Au vu de ce résultat net, je serais étonné que les partis bourgeois ne nous tendent pas la main», se défend-elle. Le président du PLR Thierry Burkart, par exemple, n’a pas exclu de traiter plus tôt que prévu certains éléments du contre-projet.
Le Conseil fédéral doit mettre en place un groupe de travail
Le contre-projet seul ne permettra pas de mettre en œuvre les nombreuses exigences de l’initiative. L’augmentation des tarifs des soins, la clé de répartition du personnel (le nombre maximal de patients par soignant) et les temps de repos suffisants sont toujours à l’ordre du jour.
Sur ce point, le Conseil fédéral a des obligations à remplir. Pour tout ce qui va au-delà du contre-projet, l’exécutif doit présenter un message au Parlement dans les douze mois au plus tard, demandent les initiateurs. Pour l’élaborer, ils proposent de créer un groupe de travail avec les soignants et les partenaires sociaux.
Pour le Parlement, la véritable épreuve de vérité se fait toutefois toujours attendre. Les partis bourgeois mettent déjà en garde contre ses possibles conséquences indésirables. «Les coûts vont certainement augmenter», a déclaré le président de l’UDC Marco Chiesa sur Blick TV.
(Adaptation par Alexandre Cudré)