Après la fuite d'une lettre sur l'asile adressée à Beat Jans
Les Vert-e-s menacent de porter plainte pour plusieurs indiscrétions

La conseillère nationale tessinoise Greta Gysin, présidente de la Commission des institutions politiques, est irritée par les fuites répétées d'informations confidentielles. Elle envisage des mesures juridiques pour protéger l'intégrité du travail de la commission.
Publié: 21.10.2024 à 17:09 heures
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Dernière mise à jour: 25.10.2024 à 15:33 heures
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Au début du mois, une lettre confidentielle adressée au ministre de l'Asile Beat Jans a été diffusée dans les médias.
Photo: keystone-sda.ch
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Joschka Schaffner

La conseillère nationale tessinoise des Vert-e-s, Greta Gysin, est furieuse. En tant que présidente de la Commission des institutions politiques du Conseil national, c'est la troisième fois en un mois qu'elle voit des éléments confidentiels des séances de la commission apparaître dans la presse.

Le dernier en date: une lettre de la commission au ministre de l'Asile Beat Jans. Dans cette lettre, le conseiller fédéral est invité à participer plus souvent aux réunions de la commission et à faire preuve de plus de transparence. La lettre a été adoptée par la commission à l'unanimité moins une abstention. Pourtant, cette lettre qui devait rester confidentielle, s'est retrouvée dans les médias.

Gysin rappelle ses collègues à l'ordre

Jeudi, les membres de la commission se réuniront pour la première fois depuis «l'affaire». Greta Gysin rappellera à ses collègues l'importance du secret de la commission. «Je n'exclus pas non plus une plainte pénale», déclare-t-elle à la «Tribune de Genève». Elle sait malgré tout que cela ne sert souvent à rien.

L'initiatrice de cette lettre à Beat Jans était la conseillère nationale UDC argovienne Martina Bircher. En effet, le ministre socialiste responsable de l'Asile est depuis des mois une épine dans le pied de l'UDC. Selon le parti, le «chaos» qui règne dans le domaine de l'asile est en grande partie sa faute. Les médias ont donc rapidement interprété cette lettre comme une attaque frontale de l'UDC.

La gauche a-t-elle été piégée?

Mais des parlementaires avaient déjà critiqué le fait de ne pas avoir accès à des informations importantes de la part de Beat Jans. Et il ne s'agissait pas seulement des partis bourgeois, mais aussi de tous les membres de gauche de la commission qui ont aussi signé la lettre. Même le PS est critique envers son conseiller fédéral.

«
L'intervention se voulait à l'origine constructive
Jean Tschopp, conseiller national socialiste vaudois
»

Tout cela ne serait qu'une manœuvre de l'UDC? Le conseiller national socialiste vaudois Jean Tschopp, membre de la Commission des institutions politiques, rétorque: «L'intervention se voulait à l'origine constructive. Je soutiens bien sûr cette idée qu'un conseiller fédéral participe aussi souvent que nécessaire aux séances de commission. Qu'aurait-on dit si les socialistes avaient rejeté un texte qui permettait aux parlementaires d'accéder aux informations souhaitées?»

Le député rappelle que cette lettre n'était pas destinée au public et a ajouté qu'il soutenait le travail de son Conseil fédéral. «Nous l'avons vu lors des deux dernières sessions spéciales sur l'asile, Beat Jans ne s'est pas dégonflé et s'est mis à disposition», ajoute Jean Tschopp.

Le contenu de la lettre a été adapté après discussion

Mais Greta Gysin reconnaît que l'UDC a peut-être tout de même tenté de faire de cette lettre une nouvelle attaque contre Beat Jans. «Cela n'a jamais été notre intention. Je regrette aussi que des choses erronées aient été rapportées», dit-elle. Comme par exemple le fait que la commission ait signé la lettre de Bircher sans discussion.»

De son côté, Beat Jans s'était déjà exprimé sur la lettre il y a deux semaines en marge d'une conférence de presse du Conseil fédéral. Il s'est montré tout sauf nerveux: «J'ai trouvé la lettre tout à fait correcte. Et pas particulièrement critique. Il y a un souhait de la Commission de me voir plus souvent et d'obtenir plus d'informations. Et je l'accepte volontiers.» Il a toutefois formellement nié avoir voulu retenir des informations.

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