La Suisse n'a jamais été une destination de voyage aussi populaire. L'hôtellerie a de nouveau enregistré un record en 2024 avec près de 43 millions de nuitées, comme l'annonce Suisse Tourisme. La croissance de 2,6% est due à l'évolution positive des hôtes étrangers, explique Martin Nydegger, directeur de l'organisation Suisse Tourisme.
Martin Nydegger, la Suisse attire de plus en plus, surtout en hiver, même sur les marchés exotiques. Quels sont les nouveaux hôtes qui vous ont surpris?
Les hôtes portugais ont augmenté de 14% pour atteindre 180'000 nuitées. Bien que nous n'y soyons actifs que depuis trois ans. Les hôtes brésiliens sont également de plus en plus nombreux et ont en partie remplacé les Russes en janvier. Ce sont les vacances scolaires là-bas, il fait chaud et l'hiver suisse est de plus en plus apprécié.
À quoi attribuez-vous la croissance sur les marchés exotiques?
La condition de base est qu'un pays se porte bien économiquement. Si c'est le cas, nous pouvons faire pencher la balance grâce à notre présence sur place. La Suisse dispose de l'infrastructure nécessaire et est un pays ouvert. Ici, on s'en sort bien avec l'anglais.
Quels touristes n'ont pas été au rendez-vous?
Les affaires avec l'Asie du Sud-Est ont baissé de près de 13%, surtout en Thaïlande. Et celles des pays du Golfe de 4%.
Les riches clients américains ou brésiliens dépensent en moyenne nettement plus par jour que les Suisses. Faut-il s'attendre à de nouvelles hausses de prix et à une éviction des Suisses?
Je ne peux pas l'imaginer. En Suisse, il n'y a pas de grand écart de richesse entre les hôtes étrangers et les hôtes locaux. De plus, la part des hôtes suisses était de 45% avant la pandémie et de près de 49% aujourd'hui. Les hôtes nationaux restent très importants.
Les remontées mécaniques ont annoncé des chiffres forts pour la première moitié de la saison. Peut-on s'attendre à un hiver au top?
Jusqu'à présent, tout se passe très bien. L'hiver dépend des conditions, et jusqu'à présent, la météo et les conditions d'enneigement ont été réjouissantes. Maintenant, le mauvais temps aide en plaine. Cela pousse les gens à se rendre en montagne. Les réactions de la branche sont très positives.
La hausse des prix dans les sports d'hiver est moins réjouissante. Le ski devient-il un produit de luxe?
Les augmentations de prix des remontées mécaniques se situent dans le cadre du renchérissement général. Ces dernières années, les entreprises touristiques ont dû réagir à la hausse des coûts. Le manque de personnel qualifié a par exemple entraîné une hausse des salaires.
Dans le tourisme d'hiver, on parle de la montagne et très peu des villes. A juste titre?
Non. L'hiver est très important pour le tourisme urbain. Autrefois, le mois de décembre y était plutôt faible. Puis Zurich, Bâle, Montreux et d'autres villes ont mis en place une offre fantastique avec des marchés de Noël. Cela a porté ses fruits. Le tourisme urbain progresse davantage que le tourisme de montagne. Les séminaires et les congrès sont en outre un moteur central de cette évolution. Ces échanges ont nettement gagné en importance pour les entrepreneurs à l'heure du home office et des réunions virtuelles. En revanche, les voyages d'affaires individuels ont diminué d'un tiers.