Alexandre Berthoud, président de la Fédération de chasse vaudoise
Tragique accident de chasse: «Je n'ai absolument rien à reprocher au garde-chasse»

Un chasseur de 64 ans est mort vendredi lors d’une battue aux sangliers à Oulens-sur-Echallens (VD). La Fédération des chasseurs vaudois réfléchit à des mesures. Son président, Alexandre Berthoud, n'a rien à reprocher au garde-chasse qui a signalé les sangliers.
Publié: 01.12.2024 à 19:02 heures
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Dernière mise à jour: 01.12.2024 à 19:20 heures
Le député libéral-radical Alexandre Berthoud est aussi président des chasseurs vaudois. Il n'a aucun reproche à faire au garde-chasse qui a signalé les sangliers.
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Un chasseur a perdu la vie lors d'une partie de chasse, vendredi 30 novembre à Oulens-sur-Echallens (VD). La Fédération des sections vaudoises de la Diana (FSVD) tente d'en tirer des conclusions et réfléchit à rendre obligatoire la formation continue pour les chasseurs.

Contacté par Blick dimanche, Alexandre Berthoud, président de la FSVD, a déclaré que sa corporation était «très choquée». C'est le premier accident du genre depuis plus de trente ans, en terres vaudoises. Le président a pris ses fonctions en mars dernier.

Les chasseurs «respectent la loi»

Il rappelle que les tirs dits «de traque» sont interdits par la Loi vaudoise sur la faune. «Nous sommes tenus de respecter la loi comme toutes et tous», assure Alexandre Berthoud. Selon lui, les tirs de traque sont sanctionnés d'une amende d'ordre. La police de la faune ou les gendarmes peuvent punir ces comportements.

Pour mémoire, les chasseurs étaient partis, vendredi, chasser des sangliers signalés par le garde-chasse. Un homme a procédé à ces tirs pour déloger les bêtes, réfugiées dans des ronces. Une fois ces dernières sorties, un autre tir a visé un animal. Et ce n'est qu'ensuite que les chasseurs ont constaté la blessure mortelle de l'un des leurs.

Test de tirs tous les trois ans

Deux chasseurs ont été entendus par la police à la suite du drame. L'un d'entre eux est âgé de 80 ans. Alexandre Berthoud pense-t-il que des tests supplémentaires devraient être imposés à partir d'un certain âge pour continuer à pratiquer cette activité?

Non. «Tous les chasseurs doivent réaliser un examen de tirs, tous les trois ans, indique le président. Il permet de tester la vue, les réflexes, mais aussi de se rendre compte, à titre personnel, si l'on est encore apte de pratiquer», estime-t-il.

Les erreurs s'enchaînent

Et du côté des gardes-chasse? Leur formation est-elle suffisante? Fallait-il signaler ces sangliers? Si l'accident de vendredi est particulièrement tragique, les incidents semblent s'enchaîner en Suisse.

En Valais, près d'un loup sur deux tué l'hiver dernier n'appartenait à aucune des meutes autorisées à être abattues. Récemment, dans les Grisons, un garde-chasse a abattu par erreur trois lynx au lieu de loups.

Garde-chasse «irréprochable»

«Les gardes-chasse sont des professionnels tout à fait qualifiés avec qui j'ai de très bons contacts, assure Alexandre Berthoud. Dans le cas des loups en Valais, je ne sais pas si l'on peut parler d'erreur. Tous les loups se ressemblent.»

Et vendredi? «Le garde-chasse a très bien fait son travail. À la suite de signalements, par des agriculteurs, de dégâts causés par des sangliers, il a contacté les chasseurs. Je n'ai absolument rien à lui reprocher», affirme le président de la FSVD.

Contacté dimanche, l'État de Vaud n'a pas encore été en mesure de répondre à nos questions.

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