La communauté des chasseurs vaudois a exprimé sa douleur après la mort d'un des siens vendredi dans une partie de chasse à Oulens-sous-Echallens, un événement qui rappelle «l’importance capitale des règles de sécurité». Les efforts de formation doivent être poursuivis voire intensifiés, souligne-t-elle.
Dans un communiqué dimanche, la Fédération des sections vaudoises de la Diana (FSVD) témoigne de sa profonde tristesse après l'accident de chasse qui a coûté la vie dans le Gros-de-Vaud à un homme de 64 ans, blessé mortellement par le tir d'un autre chasseur lors d'une traque aux sangliers.
Ce drame «impacte considérablement les actrices et acteurs de la chasse vaudoise. Il renforce la conviction profonde de la FSVD qu’il est nécessaire de continuer à prodiguer une formation de base de qualité et des formations continues annuelles», écrit la communauté.
Des accidents rares
Interrogé par Keystone-ATS, le président de la FSVD Alexandre Berthoud a déclaré que l'idée de rendre obligatoires ces formations continues allait se poser. «Elle sera discutée avec les partenaires concernés, notamment les autorités cantonales», a-t-il dit. Par ailleurs, aujourd'hui déjà, les chasseurs sont tenus de se soumettre à des examens de tir tous les trois ans.
Ce type d'accident mortel est rarissime et est le premier du genre depuis plus de trente ans dans le canton. L'an dernier, un chasseur avait péri dans le canton de Vaud, mais dans des circonstances différentes, puisqu'il avait été tué par une balle partie de son propre fusil, après qu'il a glissé.
Tirs de traque
Le drame survenu vendredi après-midi a coûté la vie à un sexagénaire domicilié dans le canton de Fribourg. Il faisait partie d'un groupe de sept chasseurs, dont un membre l'a mortellement touché en voulant tirer sur un sanglier, dans des circonstances encore à éclaircir.
Les chasseurs s'étaient retrouvés pour traquer une harde signalée par le garde-chasse à Oulens-sous-Echallens. Les sangliers ont été localisés dans une zone inaccessible, recouverte par des ronces. Un des chasseurs a tenté de déloger les bêtes par des tirs «de traque», après que l’engagement des chiens n'a pas produit les résultats escomptés.
Puis un autre chasseur a tiré sur une bête mise en fuite par les coups de feu précédents (sans la blesser). Mais un des tirs a mortellement atteint un chasseur posté en attente. Les secours sur place n’ont pu que constater son décès.
Les deux chasseurs qui ont ouvert le feu sont des Suisses âgés de 67 et 80 ans, domiciliés dans la région. La police n'était pas en mesure de dire lequel des deux était à l'origine du coup mortel. Les deux hommes ont été entendus en présence d’un avocat. Interrogé par Keystone-ATS, le porte-parole de la police cantonale a indiqué que des alcootests avaient été effectués, qui n'ont rien révélé d'anormal.
Mise en garde
La procureure a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances du décès. Les investigations ont été confiées au personnel de la police de sûreté. La police rappelle qu’un tir ne doit avoir lieu que lorsque le chasseur a bien identifié avec précision l’animal visé et qu’il s’est assuré que le tir ne risquait pas de mettre en danger autrui soit directement, soit par ricochet. La loi interdit tout tir servant à déloger du gibier.
Le drame a nécessité l’intervention d’une ambulance, d’un médecin du Centre universitaire romand de médecine légale, de deux patrouilles de gendarmerie et d’inspecteurs de la police de sûreté, dont la brigade Police scientifique. A noter, a précisé le communiqué de la FSVD, que le groupe concerné était constitué de «chasseurs expérimentés».