Alerte à la bombe à l'école d'Yverdon-les-Bains
Un papa raconte: «On subit, mais on profite qu'il fasse beau pour aller au lac...»

Deux alertes à la bombe et deux évacuations de l'école en deux jours. C'est ce qu'ont vécu cette fille et son père lundi et mardi au collège Léon-Michaud à Yverdon-les-Bains. Autour d'un plat de gnocchis, tous deux racontent leur expérience à Blick.
Publié: 03.09.2024 à 17:05 heures
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Dernière mise à jour: 03.09.2024 à 17:40 heures
Le blocage du périmètre du collège Léon-Michaud à Yverdon-les-Bains a permis des retrouvailles entre un père et sa fille, évacuée de l'établissement.
Photo: Léo Michoud
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Léo MichoudJournaliste Blick

L'alerte à la bombe dans l'école a offert un moment père-fille à ces deux Yverdonnois. Dans un café proche du collège Léon-Michaud, Simon* et Clara* mangent ensemble une platée de gnocchis bien méritée. Le matin-même, la gamine de 13 ans a vécu sa deuxième évacuation en deux jours dans son école. L'événement lui a fait manquer un cours de math et un de français.

«Ma fille m'a appelé à 10h pour me demander si elle pouvait rentrer», raconte le papa, qui a pu venir à sa rencontre grâce à son arrêt maladie. Clara détaille le déroulé des événements: «On rentrait du cours de sport. On a dû ressortir sur le terrain des Îles, puis les profs nous ont fait aller dans les salles de gym pour nous donner les infos. Ils ne nous ont pas trop dit ce qu'ils faisaient. On sait juste qu'il y a des policiers dans l'école.»

Des informations au compte-goutte

S'il comprend bien que toutes les informations sur l'enquête en cours ne sont pas données aux parents, Simon espère un point de situation de la part de l'école. Ça tombe bien. Sur le coup de 12h40, tous les parents ont reçu par mail une circulaire exposant la situation en cours.

Le courriel de la direction annonce la mise en place d'une cellule psychologique pour élèves et parents. Comme la police, elle rappelle que «ce type de délit peut avoir de lourdes conséquences non seulement pour les auteurs mais aussi leur famille» et que «des peines de prison et de lourdes amendes peuvent être prononcées».

Une répétition «burlesque»

C'est la troisième fois en trois mois que l'élève nord-vaudoise doit quitter les cours pour une alerte à la bombe. La première le 5 juin dernier, puis coup sur coup les lundi 2 et mardi 3 septembre. Pour Simon, l'annonce du jour a causé étonnement et inquiétude: «Hier, c'était la surprise. Mais aujourd'hui, ça devient un peu burlesque. On s'interroge forcément. Si c'est ponctuel, on se dit que c'est un canular. Mais en se répétant, ça commence à marquer les esprits.»

Alors que le duo finit son repas, la brigade canine et la NEDEX — organe de la police cantonale spécialisé dans les explosifs — inspectent tous les recoins de l'école pour écarter toute menace. «C'est inquiétant de se dire qu'ils fouillent nos affaires, lâche timidement Clara. Mais en même temps, ils vérifient qu'il n'y a rien de dangereux donc c'est un peu rassurant.»

Père et fille iront au lac

Son père se montre un peu excédé par la situation. «Ça a l'air assez sous contrôle, mais ça ne devrait pas se passer. Le jour où ça va péter, ça ne préviendra peut-être pas.» Il relativise: «Je ne pense pas qu'il soit possible d'anticiper ce genre de problème. Alors, on subit et on profite qu'il fasse beau pour aller au lac.»

La direction de l'établissement scolaire s'est assurée que tous les enfants — âgés de 11 à 15 ans — puissent rentrer à leur domicile. «Ce n'est pas évident pour tout le monde, déplore Simon. Il y a sûrement plein de parents qui ne peuvent pas se libérer.» Clara et son père auraient sûrement préféré se passer de cette nouvelle journée de congé forcé. Ils en ont tiré le meilleur en passant un moment tous les deux.

*prénoms d'emprunt 

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