Alain Berset veut réduire les prix des médicaments
Qui préfère l'original au générique devra payer plus cher

Peu avant son départ du Conseil fédéral, le ministre de la Santé Alain Berset revoit encore à la baisse le prix des médicaments. Les patients devront également passer à la caisse.
Publié: 22.09.2023 à 18:00 heures
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Dernière mise à jour: 22.09.2023 à 18:02 heures
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Mardi prochain, le conseiller fédéral Alain Berset devrait annoncer une nouvelle augmentation en matière de primes.
Photo: Keystone
Sermîn Faki

Mardi, le ministre de la Santé Alain Berset devra annoncer une nouvelle fois une augmentation des primes pour son départ du gouvernement national. En effet, les coûts du système de la santé ne cessent d'augmenter.

Le conseiller fédéral socialiste présentera encore une fois une réforme vendredi. Comme s'il voulait montrer à quel point il s'efforce de réduire les coûts. Concrètement, il veut à nouveau réduire les coûts des médicaments. Et ce, grâce à trois mesures.

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La promotion des génériques

Les Suisses aiment les médicaments originaux: aujourd'hui encore, les génériques sont moins souvent prescrits qu'à l'étranger. Par conséquent, les coûts des médicaments sont élevés. C'est là qu'Alain Berset veut serrer la vis – et particulièrement auprès des patients. Quiconque veut absolument le médicament original en pharmacie devra à l'avenir mettre la main à la poche: la quote-part passera de des 20% actuels à 40%.

Comme les génériques sont toujours deux fois plus chers en Suisse qu'à l'étranger, Alain Berset baissera également le prix d'un certain groupe de ces médicaments d'imitation. Avec ces deux mesures, Alain Berset veut économiser 250 millions de francs par an.

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Les médicaments de la liste des spécialités

Les patients atteints de cancer en particulier sont souvent tributaires de médicaments qui ne sont pas remboursés par l'assurance de base parce qu'ils ne figurent pas encore sur la liste dite des spécialités. Dans ce cas, ils dépendent du bon vouloir de leur caisse maladie – celle-ci peut prendre en charge la thérapie, qui peut être très chère dans certains cas, mais elle n'est pas obligée de le faire. Rappelons que cela a donné lieu à des inégalités de traitement par le passé.

C'est précisément ce qui devrait changer: les caisses d'assurance maladie seront obligées d'utiliser le même outil pour calculer si les thérapies onéreuses ont également une «utilité élevée». Ce n'est que dans ce cas précis qu'elles devront payer le médicament.

Si la caisse maladie refuse une demande, elle devra à l'avenir justifier son refus auprès du médecin traitant et du patient.

Pour ce remboursement au cas par cas, Alain Berset serre également la vis sur les prix. Désormais, des réductions de prix fixes obligatoires seront fixées par rapport à la liste des spécialités. Elles se basent sur l'utilité du médicament. Aucune économie n'est attendue ici, mais Alain Berset veut ainsi augmenter la pression sur les entreprises pharmaceutiques pour qu'elles inscrivent le médicament sur la liste des spécialités.

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Des procédures plus rapides

Afin de simplifier l'accès à de tels médicaments vitaux, les entreprises pharmaceutiques productrices auront désormais la possibilité d'obtenir une première évaluation de la part de la Confédération avant même de déposer une demande d'autorisation. Cela devrait permettre d'accélérer l'autorisation et l'inscription sur la liste des spécialités. 

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