En 2024, il va (de nouveau) falloir allonger les billets pour payer ses primes d'assurance maladie. En moyenne, les primes augmenteront de 6%. Voire de 9% dans certains cantons!
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Pourquoi? Parce que les coûts de la santé ne cessent d'augmenter. Ils ont déjà pris 7,8% en milieu d'année, ce chiffre atteignant même 13% dans le canton d'Uri.
Tout ça, à cause des physiothérapeutes?
Pour justifier cette explosion du tarif des primes d'assurance maladie, le ministre de la Santé Alain Berset pointe des séjours hospitaliers plus chers, des médicaments plus chers et... des traitements de physiothérapie, eux aussi plus chers! D'aucuns se demanderaient ce que la physiothérapie vient faire dans cette histoire. Et pourtant, la charge tient la route.
En effet, à titre de comparaison, les coûts bruts par assuré pour toutes les prestations de l'assurance obligatoire des soins ont augmenté en moyenne de 2,8% par an entre 2011 et 2021. La physiothérapie ambulatoire, elle, a connu une hausse de 6,9%, soit plus du double. Pour la faire simple: l'augmentation des coûts au cours des dix dernières années s'élève donc à environ... 500 millions de francs!
Et ça, Alain Berset ne l'accepte pas. Mi-août, le ministre de la Santé a donc pris une décision radicale: désormais, les prestations auront une durée limitée: «L'indication précise de la durée minimale d'une séance permettra aux patients de mieux contrôler les prestations facturées», peut-on lire dans un communiqué du ministère à ce sujet. Le Conseil fédéral espère que la mesure portera ses fruits pour réduire drastiquement les coûts.
Les praticiens grincent des dents
Forcément, la pilule ne passe pas chez les physios, soucieux pour leurs patients... et pour leur portefeuille. Tous estiment qu'il est déjà pratiquement impossible de travailler en couvrant les coûts.
La physiothérapeute Anja Katharina Schmid pointe une autre incohérence dans les plans d'économie d'Alain Berset. «Oui, les coûts de la physiothérapie ont augmenté», admet-elle. Si l'on considère les coûts de la physiothérapie dans l'ensemble des coûts du système de santé, sa profession ne représente en effet que 3,6%. «La part de la physiothérapie dans l'augmentation des coûts est donc minime et n'a pas d'incidence sur les primes», conclut la physiothérapeute.