Douze ans, c'est bien assez. A la fin de l'année, le président de la Confédération et ministre de la Santé Alain Berset tirera sa révérence au gouvernement du pays. Dans une interview accordée à la «Sonntagszeitung», l'élu fribourgeois révèle ce qui lui manquera le plus... et le moins. Son pire souvenir? «L'annonce annuelle des primes d'assurance maladie.»
Année après année, les primes ont continué de grimper. Une augmentation qui n'a pas échappé à Alain Berset. Il aurait lui-même utilisé les sites de comparaison pour économiser sur son assurance, explique-t-il. Dans sa grande famille de cinq personnes, ces hausses ne sont pas passées inaperçues: «On le ressent directement.»
«Dans l'ensemble, on s'en est bien sorti»
Le président sortant ressent quand même de la nostalgie. Ce qui lui manquera le plus? Le contact avec les nombreuses personnes différentes. En ses termes, «sentir la grande diversité qui existe en Suisse». Alain Berset est resté le même au cours de ses douze années de mandat et il en est particulièrement fier. Il a beaucoup appris entre les murs de la Berne fédérale. Quand on l'interroge sur la pandémie, il estime que «dans l'ensemble, nous ne nous en sommes pas si mal sortis». Une conclusion qu'il entend souvent de la part de ses pairs à l'étranger.
Le quotidien ne l'épargne pas sur la thématique de l'armée de l'air française. En juillet 2022, lors d'un vol à bord d'un avion privé, Alain Berset avait survolé une zone interdite en France et deux avions de combat Rafale avaient accompagné son Cessna à l'atterrissage. Pendant toute l'opération, le conseiller fédéral sortant n'a pensé qu'à une chose: ça sentait mauvais pour lui. Lors de sa récente visite d'État, le président français Emmanuel Macron ne lui a toutefois pas rappelé cet épisode malheureux, raconte Berset. «Je ne pense pas que cela soit arrivé jusqu'à ses oreilles.»
«Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m'ennuyer»
Outre ces quelques exubérances, la fonction d'Alain Berset avait tout d'un travail normal. «J'arrivais seul au bureau le matin, je travaillais et je participais à des séances jusqu'à la fin de la journée avant de rentrer chez moi.» Alain Berset reconnaît quand même que la fonction n'a pas toujours été facile à gérer dans sa vie privée, notamment pendant la pandémie de Covid.
Comme il avait déjà passé huit ans au Parlement avant d'entrer au Conseil fédéral, il ne pensait pas qu'il aurait autant de choses à apprendre. «Quand je suis arrivé ici, je me suis rendu compte qu'en fait, je n'avais aucune idée de la manière dont cela fonctionnait vraiment», admet Alain Berset. Tout a été très intense, raconte-t-il. Un regret? Que le monde politique soit devenu de plus en plus rapide, notamment à cause des réseaux sociaux.
Quid de l'après Conseil fédéral? Pour l'instant, Alain Berset mise entièrement sur la détente. «Écouter encore plus de musique, voir enfin plus d'amis, aller au cinéma, lire des livres, peut-être même skier à nouveau, a-t-il énuméré. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m'ennuyer.»