Les nuages de poudre qui ont suivi la campagne de votation sur la réforme des caisses de pension ne sont pas encore dissipés que la gauche avance déjà ses exigences d'extension. Le Parti socialiste (PS) exige une compensation régulière du renchérissement sur les rentes existantes ainsi que l'introduction de bonifications pour tâches éducatives et d'assistance dans la prévoyance professionnelle (LPP).
En outre, le PS reprend dans une intervention les points les moins controversés de la réforme qui a échoué, selon lesquels la déduction de coordination doit être adaptée et les personnes exerçant plusieurs activités doivent être mieux assurées.
Chez les bourgeois, l'envie de faire une nouvelle tentative est modeste, tant que le taux de conversion minimal n'est pas revu à la baisse. Il ne faut pas s'attendre à un grand coup de théâtre.
Amélioration pour les personnes avec plusieurs emplois
Malgré tout, les choses bougent dans le camp bourgeois. «Je n'aime pas que l'on se morfonde après une décision populaire», déclare à Blick le conseiller national du Centre Christian Lohr. «Nous devons apporter des améliorations ponctuelles là où les bas salaires souffrent le plus.»
Concrètement, Christian Lohr veut s'attaquer à ceux qui ont plusieurs petits emplois en parallèle. Pour qu'une personne soit obligatoirement assurée dans le cadre de la LPP, elle doit gagner au moins 22'050 francs par an auprès d'un seul employeur. C'est ce que l'on appelle le seuil d'entrée. Mais si la personne concernée travaille pour plusieurs employeurs à des salaires inférieurs, elle passe à travers les mailles du filet – même si elle gagne 30'000 ou 50'000 francs au total.
«Nous devons trouver rapidement une solution à ce problème! Et en fait, elle est déjà prête sur un plateau d'argent», déclare Christian Lohr. Il renvoie à la branche de la location de services, qui connaît déjà un modèle de caisse de pension correspondant dans sa convention collective de travail.
Seuil à 10 francs de salaire horaire
«Celui-ci permet aux travailleurs temporaires d'être assurés par la LPP dès la première heure de travail», explique le conseiller national thurgovien. La déduction de coordination est également prise en compte dans les calculs. Selon l'élu du Centre, le modèle s'applique déjà à partir d'un seuil d'environ 10 francs de salaire horaire. «Les personnes travaillant dans plusieurs petits emplois peuvent ainsi se constituer une meilleure rente.»
Le Conseil fédéral doit examiner si et comment la solution de la branche du travail temporaire peut être intégrée dans la LPP. C'est exactement ce que demande Christian Lohr dans une intervention qu'il a déposée vendredi. «Le modèle a fait ses preuves et peut, dans un cadre plus large, apporter une contribution essentielle à une prévoyance vieillesse plus équitable.»