Lundi soir, après la victoire de la Suisse sur la France à l'Euro, trois membres de la communauté LGBT ont été agressés à Martigny (VS) pour avoir fait flotter un drapeau arc-en-ciel dans le cortège de voitures. Ce mercredi, deux des trois occupantes et occupants de la voiture témoignaient dans Blick. Ce jeudi, Blick dévoile la vidéo des faits.
Sur les images filmées par un témoin, trois individus s'en prennent à deux des trois personnes dans la VW jaune. L'un d'eux – l'homme en training Adidas décrit par les victimes dans leur témoignage à Blick mercredi – frappe la conductrice au visage. Puis ils s'en vont, passant devant ce qui semble être une voiture de police. Le véhicule des victimes repart, l'étendard arc-en-ciel au vent. Selon nos informations, les images ont été remises à la police.
Pour mémoire, Kelly, qui était au volant, a dû se rendre à l'hôpital mercredi après-midi pour examens, près de deux jours après les événements. Elle a un hématome autour de l'oeil droit et soupçonne une commotion cérébrale. Ce jeudi matin, elle est de retour à la maison. La Martigneraine de 23 ans, pansexuelle, confirme qu'elle ne souffre d'aucune fracture. Mais son traumatisme est grand: elle a peur de sortir de chez elle. Une plainte a été déposée et l'enquête de la police cantonale est en cours.
Egalement contactées ce jeudi matin, les forces de l'ordre valaisannes ne commentent pas en attendant que les faits soient établis avec précision et que l'affaire soit jugée.
La politique s'empare de l'affaire
Jeudi, le Parti socialiste (PS) de Martigny et le Parti ouvrier populaire (POP) ont réagi dans un communiqué. «De telles violences sont intolérables et n'ont pas leur place dans notre ville», écrivent Jessica Perregaux-Dielf, présidente du PS local, et Frédéric Nouchi, président du POP cantonal. Selon les deux élus, un «grand travail de sensibilisation» reste à faire. «Il nous paraît indispensable que tous les moyens soient mis en oeuvre pour que ces minorités soient reconnues et que les comportements intolérants soient clairement dénoncés.»
Joint par Blick jeudi après-midi, le conseiller d'Etat valaisan Mathias Reynard est atterré: «Je suis bouleversé par ces actes de violence homophobe» (retrouvez l'interview complète de l'ancien conseiller national socialiste ici). Il prendra personnellement des nouvelles des victimes, assure-t-il.