Lorsque le soleil brille, les nageurs ne sont pas les seuls à se réjouir: tous ceux qui ont une installation solaire sur leur toit sont également ravis. Si l'installation produit trop d'électricité, les propriétaires peuvent vendre le surplus au fournisseur d'énergie local, mais cela pourrait changer.
Michael Frank, directeur de l'Association des entreprises électriques suisses, s'inquiète de la stabilité du réseau électrique. Si l'énergie solaire continue à se développer à l'avenir – ce qui est prévu par la loi sur l'électricité adoptée – la quantité de courant augmentera en été. Le réseau risque d'être surchargé. «Trop d'électricité met en danger la stabilité du réseau pour tous», a déclaré Michael Frank dans une interview accordée au «Tages-Anzeiger».
Selon lui, il faut remettre en question le système de subventions. «Les propriétaires d'installations doivent recevoir de l'argent lorsqu'ils produisent de l'électricité en hiver – et non pas seulement lorsqu'ils augmentent encore, comme aujourd'hui, le surplus déjà existant en été.» S'il y a trop de courant solaire dans le système, la question se posera à l'avenir de savoir «combien je dois payer pour pouvoir l'injecter dans le réseau».
Des solutions techniques sont exigées
Roger Nordmann, politicien socialiste en charge de l'énergie, mise sur des solutions techniques lors de surplus d'électricité en été. «Les entreprises énergétiques pourraient utiliser l'électricité bon marché en été pour produire de l'hydrogène.» Celui-ci pourrait alors être utilisé par exemple pour faire fonctionner des camions.
Pour l'UDC Christian Imark, spécialiste de la politique énergétique, les choses sont claires. «Jusqu'à présent, les subventions ont été trop unilatéralement orientées vers le développement de l'énergie solaire. La préservation du réseau a été ignorée.» Désormais, l'extension de ce réseau coûtera cher à tout le monde, y compris à ceux qui produisent de l'électricité solaire.
La rétribution minimale arrive
Pour l'instant, la Confédération va dans une autre direction. Avec les ordonnances relatives à la nouvelle loi sur l'électricité, la Confédération veut prescrire des rétributions minimales. Pour les petites installations solaires, comme celles que l'on trouve souvent sur les maisons individuelles, 4,6 centimes par kilowattheure sont prévus.
La rétribution minimale est nettement inférieure à ce qui est payé aujourd'hui. Certes, les tarifs varient selon les entreprises d'électricité. Un aperçu de l'association des producteurs d'énergie indépendants (Vese) montre que l'on obtient parfois jusqu'à 24 centimes par kilowattheure.
La faible rétribution suscite également des critiques. L'association professionnelle Swissolar exige ainsi 8 centimes pour les installations de moins de 30 kW. L'ordonnance n'est pas encore définitive, le Conseil fédéral prendra une décision définitive vers la fin de l'année. Cela aussi pour protéger le réseau électrique.