Accusée par les Jeunes UDC
Une Brasserie bernoise de gauche va passer devant les juges pour discrimination raciale

Un procès insolite débute à Berne, opposant la Brasserie Lorraine à des accusations de discrimination raciale. L'affaire, qualifiée d'absurde, soulève des débats sur l'appropriation culturelle dans le milieu alternatif.
Publié: 10.02.2025 à 15:21 heures
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La Brasserie Lorraine va être jugée pour des accusations de discrimination raciale.
Photo: Keystone

C'est un procès qui devrait faire beaucoup de bruit. En effet, celui qui s'ouvre aujourd'hui à Berne est «truffé d'absurdités», pour reprendre les termes du journal bernois «Confédération».

La Brasserie Lorraine est accusée d'avoir refusé, en juillet 2022, d'accueillir le groupe de reggae blanc «Lauwarm», qu'ils accusaient d'appropriation culturelle. Selon la brasserie, les invités ne se seraient pas sentis à l'aise.

Une affaire absurde

Le bistrot alternatif bernois doit maintenant répondre à des accusations de discrimination raciale devant le tribunal régional de Berne-Mittelland. Il avait fait opposition à une ordonnance pénale correspondante.

Voici les absurdités qui apparaissent au sein de cette affaire:

  • Ce sont les Jeunes UDC qui ont déposé la plainte pénale, alors que ces derniers s'opposent avec véhémence à l'article de loi sur la discrimination raciale, qui empêche d'exprimer librement son opinion. Le président des Jeunes UDC, Niels Fiechter, s'est exprimé à ce sujet dans les pages de la «Confédération»: «Nous montrons ainsi à la gauche à quel point cette norme pénale est absurde. Ces donneurs de leçons wokistes reçoivent maintenant leur propre médecine et c'est très bien ainsi!»
  • La Brasserie est un établissement alternatif, géré de manière démocratique par un collectif. Elle représente un milieu qui s'oppose à la discrimination raciale et c'est justement cette sensibilité, peut-être exagérée à certains égards, qui a conduit au refus du groupe «Lauwarm» de se produire sur leur scène.
  • Le groupe de reggae lui-même ne comprend pas les motifs de l'accusation de discrimination raciale portée par les Jeunes UDC. Les musiciens ne se disent pas du tout proches du parti et estiment que la plainte est exagérée.

Pendant deux jours, le tribunal va examiner l'affaire. Une condamnation à une amende pourrait mettre la brasserie, déjà en difficulté financière, au bord du gouffre.

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