Accueil «intimidant»
Le diocèse de Sion met son plan d'action à exécution contre les abus sexuels

Le diocèse de Sion lance un plan d'action pour mieux gérer les abus sexuels, mettant les victimes au centre. Des formations et un code de conduite sont prévus pour améliorer l'écoute et la prévention.
Publié: 08.10.2024 à 11:57 heures
En juin dernier, le diocèse de Sion tenait une conférence de presse pour rendre les résultats de l'audit confié au cabinet Vicario Consulting.
Photo: keystone-sda.ch
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le diocèse de Sion met en œuvre son plan d'action pour gérer les abus sexuels. Annoncées en juin, les mesures détaillées mardi dans un communiqué visent à mettre la victime au centre de toute démarche.

Le plan d'action du diocèse de Sion vise à professionnaliser son dispositif d'écoute, améliorer son archivage et sa prévention ainsi que sa collaboration avec les associations de défense des victimes. Concrètement, les répondants abus pour la partie francophone du diocèse seront formés en la matière à l'Institut catholique de Paris tandis qu'un code de bonne conduite destiné à prévenir tout mécanisme d’emprise sera présenté aux agents pastoraux.

Un nouveau flyer, intitulé «Osons en parler!», détaille les quatre principaux lieux qui peuvent «écouter, soutenir ou orienter» les victimes d’abus sexuels en Église. Le document est diffusé dans les paroisses, précise le diocèse.

Accueil «intimidant»

Ces mesures découlent de la publication et de la présentation en juin des résultats de l’audit externe confié au cabinet Vicario Consulting sur la gestion des abus sexuels au sein du diocèse de Sion. Le rapport pointait du doigt l'accueil «intimidant, déroutant et peu soutenant» de l'institution catholique au moment d'entendre les victimes ainsi que «l'inertie institutionnelle dans le traitement des dossiers et l'absence de proactivité dans le suivi».

En réponse, le diocèse de Sion avait promis la mise en place d'un plan d'action. «Nous voulons mettre la victime au centre de toute démarche, car c'est à elle qu'il faut penser d'abord», avait indiqué le vicaire général Pierre-Yves Maillard.

Vers une étude historique à Fully

Cet audit avait également recueilli «plusieurs témoignages concomitants troublants» qui laissent à penser qu'au sein de la paroisse de Fully, entre 1929 et 1983, sous l'égide d'un curé, «des problématiques d'abus sexuels auraient pu être perpétrées».

Mardi, le diocèse de Sion précise que les contacts se poursuivent également avec la chaire d’histoire de l’Eglise de l’Université de Fribourg pour le lancement d'une étude historique sur cette situation.

Résultats en 2025

L'évêque et son conseil épiscopal ont mandaté cet audit indépendant en novembre 2023. Celui-ci ne prend pas en compte l'abbaye de St-Maurice qui ne dépend pas du diocèse de Sion mais directement du Vatican. L'abbaye a, elle, mandaté un groupe de travail indépendant qui doit effectuer un travail similaire. Les résultats sont attendus pour la mi-2025.

Ces audits s'inscrivent à la suite de l'étude pilote de l'université de Zurich mandatée par trois organes catholiques dont la Conférence des évêques suisses (CES). Les chercheurs ont dénombré 1002 situations d'abus sexuels en Suisse depuis le milieu du 20e siècle. Selon eux, il ne s'agirait que de la pointe de l'iceberg, la plupart des cas n'ayant pas été signalés et les documents ayant été détruits.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la