Greenpeace renvoie ses colis à l'expéditeur Digitec Galaxus. Non sans avoir glissé des traceurs dans les 25 produits électroniques neufs commandés sur le site des deux commerces réunis en une seule firme.
Résultat? La filiale de la Migros aurait détruit six d'entre eux. «Une radio, un clavier avec souris, deux grille-pain différents et deux caméras de surveillance identiques ont été transférés dans un centre de démantèlement peu de temps après avoir été retournés – où ils ont ensuite été détruits», indique le communiqué de l'ONG écologiste.
Huit détaillants peu transparents
Leur section suisse a mené l'enquête auprès de huit détaillants, tous actifs en ligne: les spécialistes du textile H&M, Zalando et Inditex (géant espagnol du vêtement regroupant notamment Zara, Pull&Bear et Bershka, récemment épinglé par Public Eye) et les vendeurs d'électronique ou d'électroménager Fust, Interdiscount, Competec (brack.ch), Digitec Galaxus ou encore Apple – le seul à n'avoir pas donné réponse.
La transparence n'est vraisemblablement pas le fort de la branche. «Les chiffres manquent sur ce qu’il advient aux produits neufs invendus, déplore l'ONG. Alors que l’Office fédéral de l’environnement s’est attelé à la question dans son rapport de mars 2023, nous manquons toujours cruellement de chiffres pour la Suisse.»
Se décharger de toute responsabilité?
Presque toutes les entreprises assurent confier leurs invendus à des entreprises tierces, mais le groupe écolo questionne la démarche: «Une manière de se décharger de toute responsabilité?»
Greenpeace Suisse a choisi de mettre l'accent sur Digitec Galaxus, «étant donné son chiffre d’affaires global de CHF 2,4 milliards, sa forte croissance et ses publicités thématisant la transparence». Point par point et chiffres à l'appui, la firme se défend des accusations de Greenpeace dans «Le Temps», en assurant faire le maximum pour recycler les retours de la clientèle.
La demande de l'ONG au commerce de détail, suite à leur enquête? «Arrêter de détruire des produits neufs» et «communiquer de manière transparente sur sa gestion des invendus».
