Les taux hypothécaires n’avaient connu qu’une seule trajectoire cette année: la hausse. Au grand dam des propriétaires immobiliers qui devaient renouveler leur contrat avec leur banque et qui risquaient de perdre leur logement, faute de moyens.
Leur cauchemar pourrait être terminé. Depuis mi-octobre, les taux hypothécaires à moyen et long terme baissent à nouveau. Quelle est la situation actuelle et à quelle évolution faut-il s’attendre ces prochains mois?
Quelle évolution des taux en 2022?
Reprenons depuis le début. Durant les premiers mois de 2022, les taux d’intérêt moyens pour une hypothèque d’une durée de dix ans étaient de 1,25%.
Une hausse assez linéaire s’était ensuivie. Mi-octobre, les taux moyens avaient atteint 3,25%, selon Comparis. Mais la tendance semble désormais s’être inversée. Fin novembre, toujours selon le même site internet, ce chiffre est redescendu à 2,73%.
L’évolution est similaire pour les hypothèques à plus court terme, signées pour une durée de cinq ans. Début 2022, il fallait débourser en moyenne 1% d’intérêts. En octobre, c’était 3%. Avant de chuter légèrement, fin novembre, à 2,4%, note Comparis.
A lire aussi
La donne est un poil différente pour les hypothèques Saron (Swiss Average Rate Overnight), dont les taux varient en même temps que le taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS). Ceux-ci devraient continuer à augmenter: la BNS a laissé entrevoir de nouvelles hausses de son taux directeur pour décembre. Depuis début 2022, les taux dits Saron sont passés de 0,87% à 1,18%, calcule Comparis.
Pourquoi les taux hypothécaires ont-ils baissé?
Comment expliquer l’évolution des taux d’intérêt en 2022, qui ont dans un premier temps pris l’ascenseur avant de redescendre de quelques marches? La réponse simple est: les taux d’intérêt suivent la conjoncture économique.
Le premier semestre de l’année a été marqué par une forte inflation. Résultat, de nombreuses banques nationales ont été contraintes d’augmenter leurs taux directeurs. Par voie de conséquence, l’argent est devenu plus cher sur le marché des capitaux et les taux hypothécaires ont également bondi.
Mais les perspectives d’une récession imminente changent tout. En cas de baisse de la croissance et de crise économique, la demande baisse et les taux d’intérêt aussi.
A quoi s’attendre pour l’avenir?
Ce déclin des taux hypothécaires va-t-il toutefois réellement se poursuivre dans un avenir proche? Pas vraiment. Martin Tschopp, directeur général de Moneypark, société spécialisée dans l’immobilier, part du principe que «les taux hypothécaires à moyen et long terme (ndlr: pour les hypothèques d’une durée d’au moins dix ans) se stabiliseront à leur niveau actuel».
En revanche, les hypothèques à court terme, d’une durée inférieure à dix ans, tout comme les hypothèques Saron, devraient connaître de légères hausses. Notamment à cause du relèvement du taux directeur prévu par la BNS.
Pour Martin Tschopp, il est donc prématuré de parler d’une inversion de tendance et «l’évolution future est extrêmement incertaine» au vu de la situation géopolitique mondiale actuelle. Inflation élevée au sein de l’Union européenne et aux Etats-Unis, guerre en Ukraine, crise énergétique, Covid: autant d’éléments qui pourraient continuer d’influer sur les taux d’intérêt hypothécaires.