23 millions de cas contre la ville de Berne en un an
Comment les cyberattaques malmènent les communes suisses

Les communes suisses font face à des milliers de cyberattaques. Et le danger est toujours plus grandissant, comme les coûts que cela engendre.
Publié: 24.02.2024 à 10:01 heures
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Dernière mise à jour: 24.02.2024 à 10:51 heures
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23 millions de cyberattaques ont été enregistrées l'année dernière à Berne.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Bruggmann

23 millions de cyberattaques ont visé la ville de Berne l'année dernière. Avec cette information, le maire de la ville Alec von Graffenried a fait peur. L'infrastructure informatique de la ville est «constamment en mode défense», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. «La question n'est pas de savoir si nous serons ciblés, mais plutôt: Quand est-ce que la première attaque sera un succès?»

Interrogée par Blick, la ville relativise. Les 23 millions de cas ont été recensés par un comptage du système. «Ainsi, une attaque d'origine unique peut entraîner d'innombrables 'attaques' dans les systèmes.» La ville ne peut pas dire combien d'offensives individuelles ont eu lieu, car elles sont automatisées.

Les villes ne sont pas les seules touchées

Mais Berne n'est pas la seule visée, comme le montre une petite enquête auprès d'autres villes. Zurich fait état de deux à quatre tentatives de cyberattaques ciblées par jour. Le canton de Bâle-Ville fait état de 200'000 tentatives d'hacking pour le seul mois de janvier 2024, mais les chiffres sont difficiles à comparer, car les attaques sont comptabilisées différemment, écrit Bâle-Ville.

Mais une chose est sûre: La cybersécurité n'est pas seulement un défi pour les grandes villes, mais aussi pour les petites communes. Bruno Tüscher est informaticien et en même temps maire de la commune de Münchwilen (AG). Il estime que le risque de cyberattaques est même plus élevé pour les communes que pour les petites entreprises. Les différents systèmes des localités, comme l'approvisionnement en électricité ou l'éclairage public, sont reliés à Internet. «Par le biais de cyberattaques, l'approvisionnement en eau potable pourrait théoriquement être entravé ou même interrompu sur l'ensemble du territoire», explique-t-il à Blick. Des dommages physiques pourraient ainsi être rapidement causés.

Mais le chantage classique est également envisageable. «Si des données s'écoulent, qui combinent des informations sur chaque citoyen, il faut s'attendre à une forte perte de confiance dans l'administration», explique Bruno Tüscher.

Les collaborateurs dans le viseur

Contrairement aux grandes villes comme Berne, les petites communes sont souvent dotées de moins de personnel et donc de moins de spécialistes. «Souvent, les petites communes sont achetées par un prestataire de services informatiques dans un centre de calcul», précise Bruno Tüscher.

Mais le personnel est très important, selon lui. «A Münchwilen, nous avons mené une enquête qui avait mis en évidence des lacunes.» Par exemple en cliquant sur des liens dans des e-mails ou en téléchargeant des documents. «A mes yeux, le plus grand danger provient des comportements erronés qui ouvrent les portes des systèmes.»

Les coûts ne sont pas clairs

Rolle (VD) en a fait l'expérience. En 2021, la commune vaudoise s'est fait pirater et voler des données pendant près de deux mois. Celles-ci ont fini sur le Darknet.

Le coût de la défense contre les cyberattaques n'est pas connu précisément. Les villes et communes sollicitées ne peuvent ou ne veulent pas indiquer leur budget. La ville de Berne se défend ainsi: c'est aussi pour des raisons tactiques, car les professionnels de l'informatique en déduisent l'ampleur du dispositif de sécurité. Ce qui est sûr, c'est que les coûts devraient continuer à augmenter au cours des prochaines années.

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