En bas de la chaîne des ONG se trouvent les bénévoles. Ces petites mains qui offrent leurs heures de travail à la bonne cause, quelle qu’elle soit. En haut de la chaîne, se hissent les patrons.
Peu adeptes du volontariat, ceux qui se tiennent à la tête des organisations d’utilité publique perçoivent non seulement un salaire, mais celui-ci a aussi récemment augmenté, comme le montre le dernier classement publié par le magazine «Bon à savoir». Entre ces deux maillons, se trouvent les donateurs suisses dont la générosité a été mesurée à plus de 2,25 milliards de francs en 2023.
Les salaires partent en flèche
Premier constat du classement qui s’intéresse aux plus grandes ONG suisses: les salaires des dirigeants ont le plus souvent augmenté de 1 à 5% entre 2021 et 2024. L’année prochaine, le patron du WWF suisse empochera par exemple 206’320 francs alors que celui de Reporters sans Frontières suisse devrait toucher 104’000 francs. Raison invoquée? «L’augmentation du coût de la vie». En bas du tableau, le patron de l’Armée du Salut se contente, lui, de 5153 francs par mois.
Manque de transparence
Second constat, nombre des organisations interrogées par «Bon à savoir» – comme la Croix-Bleue ou les Samaritains – ont refusé de communiquer la rémunération de leur direction. La Rega et Pro Juventute, dont les directeurs se classent parmi les mieux rémunérés, n’ont pas indiqué le revenu brut 2024 de ces derniers.
Enfin, si beaucoup d’organisations à but non lucratif ont vu le salaire de leur directeur augmenter, c’est surtout grâce à la générosité des donateurs suisses qui a augmenté ces trois dernières années. Pourtant, certaines de ces ONG n’hésitent pas à licencier des collaborateurs pour motifs économiques. L’hôpital qui se fout de la charité?