La folle histoire d'Andrea Jaeger
Ancienne finaliste de Wimbledon, elle est devenue nonne

En atteignant la finale de Wimbledon à 18 ans, Andrea Jaeger a écrit une des plus belles histoires du tennis dans les années 80. Quelques années plus tard, la joueuse est devenue... religieuse.
Publié: 12.07.2023 à 06:36 heures
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Dernière mise à jour: 12.07.2023 à 10:16 heures
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Dans les années 80, Andrea Jaeger a fait sensation sur le circuit alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente.
Photo: AFP
Lino Dieterle

Andrea Jaeger s'est imposée sur la grande scène du tennis dans les années 80 en tant que phénomène. Son point d'orgue? Une participation à la finale de Wimbledon en 1983 contre la championne en titre de l'époque, Martina Navratilova. Elle n'a alors que 18 ans. Deux ans plus tard, elle met fin à sa carrière prometteuse en raison d'une blessure à l'épaule. Pour elle, c'est une bénédiction plutôt qu'une malédiction.

L'Américaine a ensuite étudié la théologie et a investi toutes ses économies dans une fondation qui aide les patients atteints de cancer. En 2006, elle entre pour trois ans dans l'ordre dominicain de l'Église anglicane, et devient nonne. «Depuis que je suis enfant, je me sens appelée à aider les gens dans le besoin. Je pense que c'est pour cela que j'ai eu tant à lutter dans le tennis, parce qu'il faut être égoïste pour réussir», expliquait-elle dans une interview accordée au «Daily Mail» en 2008.

Une ascension phénoménale

Andrea Jaeger est devenue tenniswoman professionnelle pour sa famille, à l'âge de 14 ans et huit mois. Avec l'argent accumulé, elle voulait apporter sa contribution financière. Et le plan a fonctionné de manière impressionnante: lors de sa première participation à un tournoi, elle est passée des qualifications au titre en remportant 13 victoires de rang. La même année, elle devient la plus jeune joueuse à être tête de série à Wimbledon (Jennifer Capriati battra ce record en 1990).

L'ascension d'Andrea Jaeger se poursuit inexorablement, même si dans le même temps, elle se rend vite compte qu'elle ne se sent pas à l'aise sur le circuit professionnel. On lui aurait proposé à plusieurs reprises des stéroïdes – qu'elle a chaque fois refusé. «Je cherchais une solution, pas un moyen de rester plus longtemps au haut niveau.»

Deux ans après la finale, elle quitte le circuit

Son père, par ailleurs son entraîneur, était un fanatique de la discipline. Il réprimandait sa fille à coups de poing. C'est lors d'une dispute avant la finale de Wimbledon, qu'Andrea Jaeger s'est enfuie. Elle est allée chercher de l'aide dans l'appartement de son adversaire en finale, Martina Navratilova. Se sentant coupable d'avoir dérangé son adversaire pendant sa phase de concentration, la jeune femme n'a pas essayé de gagner la finale. Le score fut donc sans appel: 6-0, 6-3.

Deux ans plus tard, Andrea Jaeger tourne le dos au circuit WTA et commence à mépriser ce monde. Dans une interview accordée à «The Independent» l'année dernière, l'Américaine revient sur cette période sombre. Entre harcèlement sexuel de la part d'une officielle de la WTA et la jalousie des autres, elle a décidé de quitter le tennis. Depuis, elle consacre sa vie aux personnes en nécessité.

Andrea Jaeger était une jeune star dans les années 80. Depuis, d'autres lui ont succédé. La dernière découverte est la Russe Mirra Andreeva (WTA 102), âgée de 16 ans. Lundi, elle a manqué de peu l'occasion d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire du tennis. En huitième de finale, elle a été battue par Madison Keys (WTA 18) en trois sets 6-3, 6-7 et 2-6. Mirra Andreeva aurait été la plus jeune joueuse à atteindre les quarts de finale de Wimbledon depuis l'Américaine Coco Gauff.

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