La confiance enfin retrouvée, Belinda Bencic se sent à nouveau capable de réussir de grandes choses.
Selon ses propres dires, le plus dur reste à faire. Mais dimanche soir à l'heure de l'interview, ses nombreux éclats de rire n'étaient pas feints. Battue sans être abattue, la Suissesse n'avait, il est vrai, rien d'une perdante.
La défaite (6-7 7-6 6-3) subie face à Iga Swiatek est douloureuse, mais aussi encourageante. La championne olympique est «super fière» de sa performance. «Ça fait un mal de chien, et ce n'est certainement pas facile en ce moment», confirme-t-elle.
Mais «je n'ai rien à me reprocher. J'ai fait un super match et je me suis battue jusqu'à la fin. Je ne sais pas si c'est pour cela que ça fait plus ou moins mal».
De toute évidence, la bonne performance atténue la douleur. Cela s'explique aussi par le contexte: après un excellent début d'année, Belinda Bencic n'a disputé qu'un seul match entre avril et juillet en raison de blessures (à la jambe et à la hanche, puis à l'épaule): une défaite au 1er tour à Roland-Garros contre une qualifiée.
Sortir de cette «spirale négative»
La St-Galloise, qui s'est séparée de son coach Dmitry Tursunov en avril après huit mois d'une collaboration pourtant fructueuse, avait parlé avant Wimbledon d'une «spirale négative» dans laquelle elle s'était «une fois de plus» retrouvée. Et elle n'avait jamais vraiment réussi à convaincre chez les pros dans un tournoi qui lui tient tant à cœur depuis son sacre chez les juniors il y a dix ans.
Les attentes étaient donc faibles. Mais le soulagement est d'autant plus grand malgré une défaite rageante. Elle a notamment apprécié la deuxième apparition de sa carrière sur le mythique Centre Court, et ce «du début à la fin». Le simple fait de monter sur le court, lorsque la porte s'ouvre, lui a donné la chair de poule. «Je suis restée là et je me suis dit: ça ne peut pas être mieux que ça.» Mais l'objectif reste bien sûr de gagner.
«Ce n'est ni la première ni la dernière fois que je perds en ayant eu des balles de match. Je suis assez expérimentée pour savoir que c'est simplement du tennis», poursuit Belinda Bencic, avant de devenir carrément philosophe: «Peut-être que je devais perdre ce match maintenant, peut-être que quelque chose de mieux va venir. Je crois à ce genre de choses.»
La St-Galloise a également fait un retour en arrière de deux ans, lorsqu'elle était «peut-être mentalement à mon point le plus bas» après une défaite concédée dès le 1er tour à Wimbledon. «J'ai ensuite gagné les Jeux olympiques», rappelle-t-elle.
«Wimbledon était un test pour moi»
C'est un accomplissement similaire qu'elle a en tête aujourd'hui, même si son épaule droite n'est toujours pas tout à fait guérie. Les blessures, qu'elle attribue à une surcharge d'entraînement, ont d'ailleurs également été une raison importante de la séparation avec son entraîneur.
Avant Wimbledon, Belinda Bencic n'a pas eu d'autre choix que de s'accorder une pause et a renoncé, le cœur lourd et pour la première fois, à tous les tournois de préparation sur herbe, afin de ménager son épaule meurtrie. Cela a porté ses fruits et elle veut maintenant repartir à l'assaut.
«Wimbledon était aussi un test pour moi, et je suis méga contente d'avoir pu jouer quatre matches de haut niveau et de répéter la bonne forme du début d'année», constate-t-elle avec satisfaction. «Je suis motivée pour la tournée estivale américaine et j'ai un objectif clair: le top 8, le Masters, je veux y être.»
Et cet objectif est tout à fait réaliste. Grâce notamment à deux titres (Adelaide 2 et Abou Dhabi) ainsi qu'à des 8es de finale à l'Open d'Australie (défaite contre la future gagnante Aryna Sabalenka) et à Wimbledon, elle occupe actuellement exactement cette 8e place au classement annuel, malgré sa longue pause.
Mais il s'agit tout d'abord de digérer la défaite contre Iga Swiatek, qui était malgré tout douloureuse. «Je ne sais pas comment je fais», avoue-t-elle. «Après une défaite, on est toujours vide pendant quelques jours et on doit se trouver de nouveaux objectifs.» Le pire reste à venir: «Quand je me réveillerai demain (lundi).» Selon elle, il n'y a pas de recette miracle. Mais d'autres tournois réussis dans les mois à venir aideraient certainement.
(ATS)