Le monde du tennis est connu pour les frasques et les pétages de plombs de certain de ses joueurs. D'Ilie Năstase à Benoît Paire en passant par John McEnroe, la petite balle jaune a traversé les décennies en devant composer avec son lot d'athlètes polémiques. D'autres, en revanche, n'ont fait parler que par leurs performances sur le terrain. C'est notamment le cas du Polonais Hubert Hurkacz (No 8), qui n'a jamais fait réagir que par son impassibilité. Jusqu'à dimanche du moins.
Lors de son huitième de finale perdu en trois manches (7-6 (7-5) 6-4 7-6 (7-3)) face à son ami Grigor Dimitrov (No 10), le Polonais en effet perdu la boule en s'en prenant l'arbitre de chaise Alison Hughes.
Alors qu'il était dominé deux manches à rien par son adversaire bulgare, Hurkacz a décoché un coup droit à 5-4 dans le troisième set. Jugeant cette balle dehors, Dimitrov a alors demandé à l'arbitre de chaise de venir trancher. Chose qu'Alison Hughes a faite en descendant de sa chaise et en venant inspecter la trace de la balle, qui s'est avérée hors des limites du terrain. De quoi faire vriller le Polonais, qui a alors exigé de l'arbitre qu'elle «appelle le superviseur.»
«Tu veux continuer avec la dame ici?»
S'il a semblé reprendre son calme durant les deux jeux suivants, Hurkacz est revenu à la charge à 6-5 en faisant un signe de moulinette pour exiger le changement de l'arbitre. Il a ensuite pris à témoin son adversaire en espérant sans doute obtenir son soutien. «Tu veux continuer avec la dame ici? Est-ce que ça va ou tu veux changer? Changer la dame, l'arbitre de chaise!» Visiblement consterné, Dimitrov s'est d'abord contenté d'un haussement d'épaule en guise de réponse. Avant de se diriger vers son adversaire et ami pour tenter de régler le problème. L'arbitre a elle décidé de ne pas sanctionner le polonais pour ce comportement totalement déplacé.
Le match s'est ensuite poursuivi dans le calme jusqu'au tie-break remporté par Dimitrov, qui affrontera donc Jannik Sinner en quart de finale. De son côté, Hurkacz a bien évidemment été interrogé sur son dérapage lors de la conférence de presse d'après match. Et le Polonais s'est fendu d'une justification évasive et dépourvue de toute excuse: «Je demande juste à Grigor s'il aimerait faire le changement. Sinon, tout va bien pour nous... C'est de la terre battue, donc c'est parfois difficile quand les balles sont très proche. Il est certain que vous souhaiteriez que certains appels se déroulent différemment, mais c'est comme ça et vous devez accepter les choses.»
Hubert Hurkacz a la particularité de fermer les yeux lorsqu'il frappe une balle. Il peut remercier Alison Hughes d'avoir fait montre du même talent face à son comportement inacceptable.