«Bienvenue à la maison, Roger Federer.» Cette phrase, les fans de tennis auraient tant aimé l’entendre ce mardi dans la Halle Saint-Jacques de Bâle. Mais comme on le sait, son grand retour sur le circuit n’a pas eu lieu. Pourtant, lorsque les billets ont été mis en vente, la situation était tout autre. Le monde du tennis attendait avec impatience le retour de «RF», rêvant même d’une saison pleine en 2023.
«La déception après sa retraite était déjà grande. Je m’étais dit: 'Allez, je veux le revoir une dernière fois dans ma vie.' Mais ce n’est pas le cas. Même si je suis quand même content d’être là», explique Silvan, ce Grison de 31 ans qui avait acheté ses billets il y a un an déjà.
«Il nous a tellement donné»
Irène a elle aussi acheté ses billets pour les Swiss Indoors avant que le maestro annonce sa retraite. Mais la Fribourgeoise avait déjà un léger pressentiment à l’époque: «J’étais assez sûre de ne plus le voir. Quand on voit l’évolution de sa blessure avec son genou, c’était assez évident.»
Irène rappelle également l’exigence de Roger Federer, qui voulait gagner et pas simplement jouer. «Et quand son genou a été opéré trois fois, c’est relativement difficile.» Ne plus le voir sur le circuit l’attriste: «Il nous a tellement donné, à nous et au tennis, avec son style.»
Un bon programme tout de même
Malgré l’absence de Federer, un bon programme a été offert aux fans de tennis suisses ce mardi: Andy Murray, Dominic Stricker, Casper Ruud et Stan Wawrinka ont tous fait leur entrée en lice. C’est d’ailleurs le triple vainqueur en Grand Chelem qui a reçu le plus grand soutien. En plus d’une écharpe «Danke Roger», Irène portait une veste avec l’inscription «Allez Stan».
Matteo et Erica ont fait le voyage de Milan à Bâle spécialement pour Federer. Mais ils croisent désormais les doigts pour le Vaudois, ainsi que pour leur compatriote Lorenzo Musetti (ATP 23). «Je pense qu’il a encore la capacité de faire de belles choses», a déclaré Matteo à propos de Stan Wawrinka.
C’était mieux avant?
Si l’on compare aux années précédentes, l’agitation autour de la Halle Saint-Jacques a sensiblement diminué. Qu’il s’agisse des agents de sécurité ou des bénévoles, le consensus est le suivant: il y avait plus de monde autrefois.
Ce mardi après-midi, il ne s’est pas passé grand-chose autour de la salle, mais l’ambiance était au moins chaude sur le court central. Andy Murray l’a bien remarqué après sa victoire contre Roman Safiullin: «Les fans aiment manifestement le tennis. Ils m’ont tellement soutenu. J’apprécie.» Selon lui, jouer un match du premier tour devant une telle foule est inhabituel. «Ce n’est pas toujours le cas — surtout à 15 heures en pleine semaine. Certains d’entre eux auraient sans doute dû être au travail», plaisante l’Écossais.
Mais malgré du beau spectacle tennistique, des pancartes avec l’inscription «Roger, tu me manques» ou «Roger, où es-tu?» montrent le véritable état d’esprit des fans à Bâle.