Déclaré en faillite personnelle en 2017, Boris Becker est condamné pour un chef de retrait de biens, deux de non-divulgation de biens et un de dissimulation de dette. Le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, avait été reconnu coupable le 8 avril par la Southwark Crown Court de Londres.
Il lui est notamment reproché d'avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d'un compte professionnel sur d'autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d'avoir caché un emprunt de 825'000 euros et des parts dans une société.
Il y a 20 ans, Becker avait été condamné en Allemagne à une peine de prison avec sursis après des démêlés avec le fisc. Lors du procès à Londres, la procureure Rebecca Chalkley l'avait accusé d'avoir utilisé un compte professionnel comme une «tirelire» pour des dépenses du quotidien ou les frais de scolarité de ses enfants.
Boris Becker, qui conteste l'intégralité des charges, a été acquitté de vingt autres chefs d'accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. Il avait assuré à l'audience qu'il ignorait où ceux-ci se trouvaient.
Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l'Open d'Australie et sa médaille d'or du double aux JO de 1992.
De nombreuse dettes
L'ex-star du tennis a indiqué lors du procès qui s'est tenu du 21 mars au 8 avril avoir encore en sa possession «beaucoup» de récompenses et de souvenirs amassés en 15 ans sur le circuit, mais certains ont disparu. Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700'000 livres afin d'éponger une partie de ses dettes. À l'époque de sa banqueroute, ses dettes étaient estimées jusqu'à 50 millions de livres sterling.
L'annonce de sa faillite était intervenue quelques jours avant le tournoi de Wimbledon, sur lequel le premier joueur allemand à avoir remporté un titre du Grand Chelem travaillait pour la BBC et des télévisions australiennes et japonaises.
À l'audience, il avait raconté à quel point il avait été «choqué par la situation». «C'était partout aux informations, j'ai passé les portes de Wimbledon et tout le monde savait. J'étais embarrassé parce que j'étais en faillite», avait-il déclaré. Selon lui, sa banqueroute et son traitement dans les médias ont mis à mal la «marque Becker», si bien qu'il a ensuite eu des difficultés à rembourser ses dettes.
Cette affaire n'est pas la première pour Boris Becker, à la retraite sportive agitée, qui avait habité à Monaco et en Suisse avant de s'installer en Angleterre. Il a déjà eu des déboires judiciaires pour des dettes impayées avec la justice espagnole, concernant des travaux dans sa villa de Majorque, et avec la justice suisse, pour ne pas avoir payé le pasteur qui l'avait marié en 2009.
En 2002, la justice allemande l'avait condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu'à 500'000 euros d'amende pour quelque 1,7 million d'euros d'arriérés d'impôts.
(ATS)