Martina Hingis sous son vrai jour
«Mon histoire n'est pas celle d'une victime»

Dans le magazine du Tages-Anzeiger, la légende du tennis Martina Hingis parle de sa faible popularité en Suisse, de ses hommes et de son histoire autour de la cocaïne.
Publié: 30.10.2021 à 13:30 heures
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Dernière mise à jour: 04.11.2021 à 11:50 heures
«Qui je suis vraiment» est le titre du portrait de Martina Hingis dans le magazine du Tagesanzeiger.
Photo: Thomas Meier
Blick

«Je veux juste qu’on montre enfin mon vrai visage. Pas la garce arrogante qui, une fois de plus, n’a pas donné d’interview, mais la Martina que je suis.» Les mots de Martina Hingis dans son portrait de 30 pages du magazine du Tages-Anzeiger sont forts. La vie de la femme de 41 ans est racontée dans le quotidien alémanique. «Mon histoire n’est pas celle d’une victime, c’est celle d’une réussite», précise-t-elle.

Et pourtant, l’ancienne tenniswoman n’a jamais été vraiment aimée et vénérée en Suisse, alors que ses résultats sportifs étaient impressionnants. Elle était trop rebelle, trop sûre d’elle et avait trop de succès pour cela, disent certains spécialistes. «Je n’ai jamais compris cette image de moi. Je n’ai jamais eu de problème avec la Suisse. Et je ne pense pas que les Suisses en avaient un avec moi non plus», raconte Martina Hingis.

Les relations entre la Saint-Galloise et la Suisse ont atteint un point bas lors de la finale de Roland-Garros 1999 contre Steffi Graf. Martina Hingis menait le duel d’un set et d’un break lorsqu’elle s’est rendue dans le camp de l’Allemande afin de vérifier la marque d’une balle. Un acte antisportif qui a encore plus retourné les fans de tennis contre la Suissesse. «J’ai cru qu’ils voulaient me tuer», se souvient Martina Hingis en repensant à ce jour où elle a également perdu une partie de sa sympathie en Suisse.

Martina Hingis a fait scandale à Roland Garros en 1999.
Photo: Getty Images

La fragilité de l’ego masculin

Ses histoires d’amour avec d’autres athlètes professionnels ont beaucoup contribué à son image publique. «En tant que sportive, on ne connaît presque que des sportifs», explique Hingis. Au début, c’est séduisant. Mais cela entraîne également un problème d’ego, comme elle l’explique en prenant l’exemple de la star du golf Sergio Garcia: «Sergio et moi avons toujours été comparés l’un à l’autre. Et j’étais, cela semble stupide maintenant, déjà plus en avance que lui. Au début, cela le fascinait, mais avec le temps, cela l’a dérangé que sa petite amie ait un coup d’avance sur lui. En conséquence, l’ego de mes compagnons en a souffert. Les hommes ne veulent pas être le 'petit ami de Martina Hingis'. Ils veulent que ce soit l’inverse. Ce n’est que lorsqu’ils sont plus âgés qu’ils apprennent à être au-dessus de ça.»

En 1996, elle remporte un titre en double à Wimbledon.
Photo: imago images/Laci Perenyi

Martina Hingis revient aussi sur son épisode de dopage en 2007. La Saint-Galloise a été contrôlée positive à un produit dérivé de la cocaïne à Wimbledon et a été bannie pendant deux ans. «Je sais que je n’ai pris aucun produit dopant et que je suis innocente», avait-elle déclaré à l’époque lors d’une conférence de presse qui est restée dans les mémoires. Et aujourd’hui, tient-elle toujours le même discours? «Je ne sais pas si vous avez déjà pris de la coke ou si vous vous êtes tenu sur un court de tennis, voire les deux. Je peux vous assurer que la dernière chose dont vous avez besoin sur le court, ce sont des drogues dures.»

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