Pour une fois, Roger Federer laisse ses fans se rapprocher de lui. Dans le documentaire «Twelve Final Days – A Legend Leaves the Court» (en français: «Les douze derniers jours – une légende quitte le court»), disponible sur Amazon Prime, il nous plonge dans les derniers jours en tant que tennisman professionnel.
L'homme aux 20 titres du Grand Chelem dévoile non seulement beaucoup de moments forts en émotion, mais il évoque également ses anciens concurrents et compagnons de route. Pour sa dernière apparition à la Laver Cup, il s'était d'ailleurs aligné aux côtés de Novak Djokovic et de Rafael Nadal au sein de la Team Europe.
Federer d'abord sceptique à propos de Djokovic
Novak Djokovic en particulier n'a pas eu la vie facile au début de sa carrière, estime Federer. Il était perçu par les fans de tennis comme un «fêtard». «Quand Novak est arrivé, beaucoup de gens ont dit: 'Nous n'avons pas besoin d'un troisième homme. Nous sommes heureux avec Roger et Rafa.'» Federer admet également qu'au début, il ne lui a pas témoigné au Serbe le «respect» qu'il méritait. En 2006, les deux hommes s'affrontaient pour la première fois au premier tour du Masters de Monte-Carlo. Alors numéro 1 mondial, Federer s'était imposé face au qualifié serbe en trois manches, 6-2 3-6 6-3. Cette confrontation fut la première d'une grande rivalité qui a vu les deux champions s'affronter à 50 reprises.
Sur Roger Federer
Mais que pensait Federer après ce premier match? «Il joue assez bien», s'est-il dit, comme il l'explique dans le documentaire. Mais malgré le battage médiatique autour du talent du jeune Serbe, le Maestro n'était «pas vraiment convaincu». Notamment à cause de la prise extrême de Djokovic en coup droit et de son revers peu fluide. Avec le temps, le Bâlois a bien sûr révisé son opinion. Il l'assure: Djokovic a «super bien corrigé ces choses et est devenu un monstre incroyable de joueur».
«Son héritage restera à jamais»
L'émotion de Djokovic lorsque Federer a tiré sa révérance montre également à quel point le respect mutuel est grand. Rafael Nadal n'a pas pu non plus retenir ses larmes. Persuadé qu'il serait le premier à devoir tirer la prise, l'Espagnol se dit attristé par le fait que Federer ait dû abdiquer à cause de son genou. Le Taureau de Manacor tient ainsi à rendre hommage à celui qui fut pendant si longtemps son concurrent le plus sérieux: «Son héritage restera à jamais. Nous n'avons jamais vu un joueur avec une telle fluidité de jeu, une telle perfection et une telle élégance.»
Une chose impressionne particulièrement l'Espagnol: l'amitié qui s'est développée malgré cette intense rivalité. «C'est quelque chose qui est très difficile à trouver dans ce monde compétitif.» Et les regrets dans tout ça? Nadal en a tout de même un: selon ses propres dires, les sentiments avant une finale de Grand Chelem contre Roger Federer étaient différents de ceux éprouvés face à un autre adversaire. «Savoir que je n'aurai plus cette sensation pour le reste de ma vie, ça fait mal.»